Pendant ce temps-là

Pendant ce temps-là, pendant qu’on se prend le bout de tête entre les deux tempes à propos d’une réforme territoriale dont à peu près tout le monde se fout… Pendant que les « encalçonnés sudoripares » comme les nommait Desproges font faire des bénéfices colossaux, tant aux marchands de limonade qu’aux équipementiers qui, sans état d’âme,  fourguent des grolles à des prix honteux, quand on a une petite idée des marges commerciales;  pendant ce temps-là, l’homme du parti fantôme dont la dernière campagne aurait couté quarante europatates, l’ex-homme providentiel que la France a viré, se prépare sans complexes à revenir nous prédire un avenir fabuleux… Moi je trouve qu’on devrait arrêter de les emmerder avec toutes ces tracasseries de surfacturations. Pourquoi n’autoriserait-on pas tout finalement? Allez zéro contrainte, sky is ze limit… Why not ? Ils font déjà tout ce qu’ils veulent… Au moins on en aurait pour l’argent qu’on a pas… On est déjà en campagne permanente… Avec une abstention qui frise le grand vide… Qu’est-ce qu’on en a à foutre des dix chaises de Madame Belkacem et des pauvres économies que le gentil Monsieur Désir n’a même pas réussi à faire en toutes ces années ! Allez, demain on autorise tout ! Et que celui qui a les plus grosses gagne… Parce que, entre nous, il y a longtemps qu’on sait tous que quelque soit la compète et son terrain, ce n’est jamais le meilleur qui gagne… Sinon il aurait suffi de bien travailler à l’ecole…
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Rendez-vous demain !

Demain à strasbourg a lieu la grande manif contre la fusion de l’Alsace et de la Lorraine dans le cadre de la réforme territoriale ! Alors avant ou après, je vous donne rendez-vous à la galerie du même nom, place d’Austerlitz à strasbourg, de 10h à 19h ! Pour échanger, discuter, argumenter autour de mes dessins et livres.

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Les derniers indiens

Allez un petit dessin pour fêter le cent trente huitième anniversaire de la bataille de Little Big Horn : la plus grande défaite de l’armée américaine . On a bien le droit de commémorer ce qu’on veut non ?
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« Quand les derniers jongleurs auront ramassé leurs balles
Les derniers poètes abandonné leurs feuilles
Les derniers dessinateurs jeté leurs crayons au feu 
Les derniers batelleurs remisé leurs costumes d’Arlequin
Les derniers musiciens brisé leurs instruments
Et les derniers chanteurs perdu leurs voix 
Vous irez demander à Gattaz de vous faire rêver, 
face à la saloperie d’écran qu’il vous aura légué, 
en ingurgitant la bouffe de merde que vous aurez méritée
Alors viendra le temps où vous ne pourrez même plus donner du temps au temps. »

Le président, ses barons et le roi des cons (2)

Les dindons de la farce

Tout le monde sait que cette réforme territoriale bricolée dans l’urgence est un trompe-l’oeil de dernière minute. Un chiffon rouge agité dans l’arène médiatique pour faire diversion. Une ultime pirouette qu’un chef de l’état gymnaste amateur s’impose, sachant pertinement qu’il va finir chez l’ostéopathe bien avant la fin du quinquennat. Aussi convient-il de se poser la question de l’échec avoué de l’Alsace à revendiquer son particularisme, là où d’autres régions y sont arrivées avec une fermeté et une célérité qui forcent, si ce n’est  l’admiration, au moins le respect. Il serait quelque peu minable et déplacé de répondre par une interrogation sur la capacité même des élus alsaciens à réagir. C’est pourquoi il convient d’affirmer que nulle part ailleurs les noces de l’incompétence et de la bêtise n’ont été célébrées avec autant de splendeur dérisoire et de fatalité consternante que dans les deux départements historiques et géographiques du Rhin supérieur et inférieur. Avec en prime une connerie historiquement sans précédent qui s’est invitée au banquet ces dernières années. C’est la particularité de la connerie, sa nature même qui, malheureusement, nous a ammenés là où nous en sommes aujourd’hui. En effet, si l’incompétence et la bêtise, d’une compatibilité assez facile de par leur voisinage, sont autant de manifestation d’une certaine insuffisance intellectuelle et d’une limitation du champ imaginatif et ambitieux, elles ne représentent aucun danger tant qu’elles sont l’apanage d’un groupe sociologiquement attardé, comme par exemple une tribune de supporters de foot. Mais, installez-les dans l’hémicycle d’un conseil régional et vous obtiendrez le désastre auquel vous  assistez présentement, qui est à peu de choses près un entêtement quasi biologique à accumuler les conneries avec une constance qui ferait l’admiration de n’importe quel néo-darwinien en herbe. Aussi, cette fatalité historique, cette impossibilité d’une classe politique à se penser par elle-même, à s’inventer un futur, à s’écrire un destin, s’est-elle incarnée en la figure d’un homme politique : le président du Conseil regional, ci-devant Philippe Richert. Et tous ceux qui l’ont laissé faire portent la responsabilité de la défaite annoncée.

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Qu’a fait Richert alors sénateur puis ministre fantôme de la réforme territoriale  au sein d’un gouvernement de sa famille politique alors que la réforme annoncée était déjà dans les cartons ? Rien, ou si peu, et ce peu était un referendum qu’il a torpillé de son incapacité à rassembler.

Que fait Richert, à part ajouter du ridicule à la confusion en rêvant d’une future capitale de région à Strasbourg, alors qu’en janvier de cette année il parlait de cette fusion comme d’un fantasme. Que fera Richert demain quand au siège du nouveau Conseil Régional, qui sera à Nancy comme tout le monde le sait, les meusiens qu’il a traités de ploucs lui balanceront des tomates qu’il aura bien méritées ? Cette fusion est la chronique de la mort annoncée de la Région Alsace. Aussi nos élus doivent-ils dépasser le débat d’idées et les tribunes d’indignations sporadiques et acidulées mollement publiées ça et là dans les médias en envoyant un signal fort.

Oui, un signe fort doit être envoyé aux chefs respectifs de l’état et du gouvernement qui ont donné à des gamins à l’énarchie irresponsable un tube de colle et une paire de ciseaux. Un signe à la portée radicale et symbolique : RICHERT DOIT DEMISSIONNER !  Et toute sa clique avec.

Seule la perspective menaçante d’un territoire paralysé sur le plan politique montrera au pouvoir jacobin la détermination de toute une région à ne pas être réduite à une simple assimilation administrative. Allez les fils de Charles, allez les héritiers du gaullisme ! Montrez-nous que de l’homme providentiel dont vous vous réclamez vous n’avez pas seulement quelques relents de syntaxe égarés. Montrez-nous ce dont vous êtes capables face à des gouvernants de rencontre « ..qui ont cédé à la panique post électorale, oubliant l’honneur et livrant votre région à l »incertitude… »

Démissionnez, démissionnez tous!

C’est à nous habitants et électeurs de cette région de l’exiger. Sinon nous allons nous retrouver encore plus cons que les dindons de cette farce territoriale et Dieu sait si c’est con un peuple de dindons. Un peuple de dindons qui auraient placé à la tête de leur  région le président devenant de ce fait  le monarque qu’ils méritent.

Un président Roi des cons !

Le président, ses barons et le roi des cons (1)

Petit lapin.

Dans son palais, le président mal aimé se déroulait inlassablement le film calamiteux du dernier épisode de son histoire de désamour avec son bon peuple de France. Le scénario était pourtant presque parfait. Aprés deux débacles électorales d’une violence sans précédent, François avait sorti de son chapeau de magicien-président un petit lapin propre à enfin susciter l’admiration par l’audace de ses pirouettes. Certes il eut été préferable de choisir parmi la soixantaine d’autres petits lapins sortis du chapeau de la campagne electorale qui, un temps, avaient joyeusement gambadé sur les parterres et les pelouses des jardins de l’Elysée. Allant même, pour certains d’entre eux, jusqu’à s’oublier dans les souliers précieux d’Aquilino. Hélas, les forces culino réactionnaires du pays au trois cent cinquante fromages les avaient transformés en autant de civets marinant dans une sauce libérale bien relevée. Salivez, le bonheur est dans les casseroles du Medef, à défaut d’être dans le pré. Oubliés les lapins de campagne, dans les limbes les sanctions municipales et européennes. Avec ce nouveau petit lapin, François le magicien en était sûr ; il tenait la martingale. Il en était si fier qu’il lui avait déjà trouvé un nom : « réforme territoriale ».
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Devant la foule béate des ministres assemblés, le president l’a joué petit prince et y est allé de son « dessine-moi une nouvelle carte des régions ». Le petit lapin s’est éxécuté et le barnum a commencé. Dans un premier temps, les fayots de service ont applaudi comme autant de faquins obséquieux. Des deux mains. Puis les larbins du service communication ont balancé les informations sur les réseaux et leurs relais médiatiques, pensant que l’affaire était pliée. C’était compter sans les forces féodales obscures qui sclérosent la vie politique de ce pays depuis plus de quinze siècles. C’est le petit baron Le Drihan qui a déclenché les hostilités menaçant de faire redescendre ses hordes de bonnets rouges si on ne lui rendait pas sa Bretagne intacte. Ca tombait bien, le baronnet Ayrault, vindicatif depuis sa récente disgrâce, venait d’appeller très colère pour qu’on laisse son pays de Loire inchangé. L’héritière Aubry en a profité pour s’énerver si fort au téléphone qu’on lui a sur le champ débarassé son Nord-Pas de calais d’une Picardie qu’on a refilé à la Champagne et aux Ardennes, qu’on avait sans états d’âme balancées négligement à l’Alsace Lorraine dont la situation, du coup regressait d’apocalyptique à calamiteux. Souhaitons bonne chance aux picards, dont la cuisine régionale va pouvoir dorénavant s’enorgueillir d’afficher une carte des spécialités allant des moules de la mer du nord à la cancoillotte de la Franche-Comté voisine, le tout arrosé d’une bonne Veuve cliquot que l’on ira déguster en pelerinage sur la tombe d’Arthur à Charleville-Mezières. On arrête là le découpage en forme de jeu de massacre. C’est toute la carte de France qui en fait les frais. On ne devrait pas laisser un chef d’état  jouer avec une paire de ciseaux quand il traverse une période maniaco-dépressive. On ne devrait pas le laisser croire qu’un scénario de Bergmann gagne à être dirigé par les Marx Brothers. Ce n’est pas seulement une faute de goût, c’est un crime contre nature.
Quant à nous, là, en Alsace, on se retrouve au beau milieu de ce jeu de massacre d’une réforme qui a toutes les apparences de la chronique d’une mort annoncée.

Certes la question de comment réagir face à cette mascarade se pose cruellement. Mais avant de poser le « quoi faire  » c’est sur le « comment a-t-on pu laisser faire » que l’on devrait s’interroger. Ce sera le sujet abordé dans la  deuxième partie de cette chronique,  juste après mon retour du Festival Strasbulles, auquel je participe toute cette fin de semaine à Strasbourg, place Kléber.

Vous y êtes cordialement invités.

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La grosses biotifoule expo

C’est à Colmar, à partir de demain, la foire éco-bio de tout ce qui est beau, bon, bien et alternatif.

Alternatif, c’est l’adjectif que les gentils organisateurs ont choisi pour qualifier l’endroit où ils ont concentré la bande d’agités à laquelle j’ai l’honneur d’appartenir.

C’est pas vraiment « un trou de verdure où chante une rivière accrochant follement aux herbes des haillons d’argent », mais c’est le lieu idéal pour présenter et dédicacer ma petite littérature.

C’est dans le hall Air, allée peuplier, stand 60. Pour pas que vous vous perdiez, je vous joins une photo.

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Ceux qui viendront auront le droit de regarder le foot sans être critiqué.

Gattaz fils de son père

Tu seras patron mon fils. Dès ton plus jeune âge, l’argent sera ta religion, ton Eglise, avec ses sanctuaires, son décorum et ses saints. Ses évangelistes du marché qui distribuent sa bonne parole comme autant d’images pieuses aux petits garçons bien élevés. Tu seras patron mon fils. Pas un de ces petits entrepreneurs que l’on berne en les nommant première entreprise de France et dont tu prononceras le nom d’artisan avec ce dédain tout de gène empreint que l’on se doit d’afficher quand  on laisse échapper un gros mot. Non, toi tu seras patron. Pas un de ces types avec un salaire à trouver tous les mois pour chacun des trois gars avec lesquels il trime toute la semaine sans compter la femme qui assure le secretariat et la compta en plus de tout le reste. Non, tu seras patron, un vrai. A quoi bon diriger une entreprise dans ce pays si c’est pour ne pas figurer au moins dans les trois cent premières fortunes, franchement ? Non, tu seras patron, comme ton père l’était avant toi, et à tant faire, tu feras mieux que tout ça, tu seras également patron des patrons.  Tout comme ton père, également, l’était avant toi. Tu remettras de l’ordre dans la corporation, parce que une femme aux commandes, entre vous deux, tout le monde sait que ça a fait désordre. Tu seras patron des patrons, tu passeras à la télévision avec une régularité médiatique déconcertante. Tu auras même une télé à toi au sein de ta corporation, sur l’écran de laquelle on peut te voir te marrer en t’excusant mollement d’arriver en retard pour venir commenter le pacte de responsabilité que ton nouveau copain elyséen a taillé sur mesure pour se faire aimer de tous tes copains. Tu seras tellement sûr de ta supériorité que tu réciteras par coeur le discours nauséeux et de niaiserie débordante que tes communicants à cinq smics minimum t’auront pondu, en collaboration étroite avec leurs clones planqués au sein des ministères.  Soit un condensé de lapalissades économiques et de jérémiades corporatistes comme constitution essentielle de ta pensée. Tous les larbins  prépubères qui t’entourent font tellement dans leur couche-culottes à la seule idée de te déplaire qu’aucun d’entre eux n’ose te dire que tu devrais prendre quelques cours de diction, parce que émailler à ce point un discours de la même onomatopée interjective, redoublée, quintuplée, décuplée. Euh, vois tu, euh, à partir, euh, de vingt euh, j’ai arrété de compter, euh…

Compter, ça tu sais. Je passe au présent de l’indicatif pour créer une rupture temporelle propre à nous ancrer plus nettement dans la réalité de mon récit.  Dans ta famille, tout le monde sait compter. Tout le monde a toujours su. L’arithmétique patronale, c’est dans les gènes. Aussi attention à qui aurait l’outrecuidance de t’en remontrer en pointant la légère contradiction entre un smic que tu souhaiterais à huit cent euros et les presque trente pour cent d’augmentation de salaire que tu te balances. Il faut reconnaitre que tu es un rien brillant quand tu oses expliquer aux larbins qui pissent leur copie dans les médias de tes copains patrons qu’il faut bien que ceux qui en ont peu en aient encore moins afin que des mecs comme toi qui en ont beaucoup puissent en avoir encore plus. C’est tellement subtil que ça en est vertigineux. Enterré le père Mauss et sa théorie du don. T’es le nouveau Franklin Delano des banlieues ; ta devise c’est : ne rien donner, tout recevoir et ne rien rendre.

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Tu seras venu à Mutzig . On ne t’auras pas vu, forcément on n’aura pas été invité. (Pour ceux qui ont du mal à suivre, on vient de paser au futur antérieur pour une nouvelle rupture, plus à même de nous ancrer dans un registre narratif plus proche de la fiction.)
Quelques camarades intermittents du spectacle t’auront remis une lettre dans laquelle ils s’imaginent pouvoir interdire à un mec de ta stature, avec les réseaux qu’il a à sa botte, de ne pas manipuler le peuple. Comme si un type comme toi, à l’autorité toute de certitudes inébranlables consacrée et paré dans la dignité incontestable de la mise en scène de son existence idéale, pouvait y comprendre quelque chose aux artistes. A l’intermittence, au spectacle scénique, à la création vivante. Au quotidien de tous les types qui, dans ce pays, galèrent pour offrir aux enfants, mais aussi aux plus grands, autre chose que les merdes anglo saxonnes formatées que tes copains américains deversent sur les écrans de ce pays et qu’ils vont encore plus déverser lorsque François Responsabilité leur aura fillé les clefs du bouclard en ratifiant leur traité scélérat. Tu auras visité une pépinière d’entreprises que des élus locaux éblouis par ton aura t’auront présentée tels des enfants ramenant un bulletin prometteur en espérant recueillir un bon point. Puis tu seras reparti presque soulagé, parce que l’Alsace, dans ta culture et ton imaginaire réduits à une peau de chagrin, c’est comme la photo d’une ex qui ressurgit d’un tiroir lors d’un rangement : on n’arrive pas à la jetter mais on préfère ne pas l’avoir sous les yeux trop souvent, ça éveille des souvenirs pas trop agréables.
Au fond, je te trouve plutôt à plaindre quand j’y réfléchis bien. Tu n’auras pas eu d’enfance. Tu seras né patron donc tu seras né vieux et, à l’âge où d’autres deviennent adultes, tu seras déjà sénile.
Patron des patrons, en dehors d’être un titre, je me suis posé la question de la figure de style que cela pouvait être. Ce n’est pas vraiment une redondance, pas plus un pléonasme qu’un oxymore. Finalement j’ai trouvé . C’est un bégaiement.
Euh.

Qu’elle était morte ma vallée

L’homme de la vallée du sud de l’Alsace qui borde la frontière de la confédération helvétique est chanceux. Une fois passé le traditionnel couplet du huitième jour du mois de mai sur le sang impur abreuvant nos sillons, il a pu pendant trois jours d’affilée se cultiver. Pour cela il lui suffisait de se rendre au salon du livre que les gens bien intentionnés présidant aux destinées de la bonne ville de Saint-Louis s’entêtent à organiser depuis plus de trente ans. On ne va pas s’étaler là dessus pendant des pages. On y était. C’était comme d’habitude :  très bien !

On y a vu un ancien prélat de l’église catholique romaine, la mine toute de surprise feinte, se faire récompenser pour un ouvrage en forme de déclaration d’amour à une région qu’il a depuis quittée. On y a croisé un ancien directeur de magazine national venu se qualifier pour les olympiades des cracheurs de soupe dans la catégorie reine qui l’ a nourri pendant trente ans. On y a subi la foule des curieux venus s’abimer dans le spectacle navrant du chien d’une gloire du petit écran venu dédicacer son dernier os. On y a cherché le président du conseil régional. On ne l’a point vu. Il devait être occupé à voir son équipe de foot subventionnée trainer quatre vingt dix minutes d’errance dans un stade de la Meinau aux trois quarts vide. A moins qu’il n’ait eu piscine ou une excursion programmée en Lorraine.

Mais surtout, on a pu constater que lorsque la volonté politique de rassembler plus de deux cents auteurs , illustrateurs et acteurs de la chaine du livre était réelle, il se trouvait toujours plus de vingt mille personnes pour venir confirmer que la culture a sa place dans les vallées. Toutes les vallées ? Malheureusement non. Autre vallée, autre moeurs. A en croire le site internet de la troisième communauté de communes du Bas-Rhin se déroulait au même moment l’un des temps forts de l’année auquel nous avons échappé. Je ne mentionnerai pas le nom de la manifestation par respect pour la langue française. La communication étant comme de bien entendu en anglais.

Pour faire court, même payé une fortune, pour rien au monde je ne me mélerais à une foule venue admirer un défilé de mécaniques allemandes. Trop de mauvais souvenirs. Saisissez-vous l’allusion ou dois-je  devenir très lourd ?

Je ne conteste à personne le droit d’organiser un moment festif autour d’une passion commune pour de la carosserie. Il ne manquerait plus que ça ! Par contre, non seulement c’est mon droit de trouver cela infantile et pour tout dire completement con, mais surtout j’ai le devoir de m’interroger quant à la légitimité de faire passer un tel rassemblement pour un moment important dans la vie de la communauté à laquelle j’appartiens. Cela d’autant plus qu’à quelques lieues de là, plus haut dans la vallée, des artistes se sont rassemblés pour offrir autre chose en partage qu’un non-sens écologique plein de bruit et de fureur polluante.

Pour finir sur une note optimiste, le cinéma Rohan propose huit films d’ Ingmar Bergmann. Comment peut-on hésiter une seconde entre le beau visage de Liv Ullmann et le spectacle navrant d’une bagnole carossée comme un insecte ou celui encore plus affligeant, pour coller à l’actualité cinématographique, d’un lézard de cinquante mètres  de haut et de ses aventures révisionnistes ?

Poser la question est déjà une insulte à l’intelligence. Essayer d’argumenter serait le meilleur moyen de s’exposer à la lumière cruelle d’un diagnostique impitoyable : non seulement on serait infantile et con, mais en plus on serait mort.

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Livres et égos

Tout ce qui se passe en Alsace et qui ne se passe pas à Saint-Louis (Haut-Rhin ) n’a aucun intérêt. Vous n’avez pas le choix : soit vous êtes des nôtres ce vendredi, ce samedi et ce dimanche ; soit vous progressez lentement vers le statut d’ennemi de la race humaine. Ceux qui viendront seront dispensés de parloir au cas où je serais arrété pour trouble à l’ordre public. C’est pas parce qu’on est des drôles qu’on est des rigolos….

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C’est fou comme le temps débarrasse

Rude semaine pour les commémorations !

Entre le soixantième anniversaire, aujourd’hui, de la défaite qui allait mener à la fin de notre empire colonial et la victoire, jeudi, qui allait nous mener à ce qu’on est pas sûr de quoi que ce soit si on réfléchit bien… La mémoire va sacrément travailler. Bon mon papa y était  et je suis content qu’il en soit revenu. Gracias a la vida (c’est pas du vietnamien, mais je me comprends).

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Pour le reste, vous pouvez vous préparer à venir fêter la victoire des forces vives de la chaine du livre sur la désertification culturelle qui vient. C’est à Saint-Louis , Haut Rhin ce vendredi, samedi et dimanche. Il y aura plein de petits dessins et de longs discours. Par pitié ne me dites pas que vous avez piscine !
Promis on y revient demain…