Kafka à la piscine

Finalement la météo de cette fin de semaine va peut être nous être profitable à nous autres qui écrivons, dessinons et publions autant de livres pour, si l’on en croit les Cassandres de kermesse, de moins en moins de lecteurs.Il pleuvra les trois jours de fin de semaine aussi nul besoin de prétexter un rendez vous piscine, on vous offre un grand bassin de taille olympique avec nageurs et sirènes de tous gabarits, de la star multi médaillée qui publie à un rythme frénétique  au petit poisson dont c’est le premier plongeon mais qui a bien l’intention d’occuper un coin de bassin. Ça commence vendredi et ça nage jusqu’à dimanche. S’il n’y avait que moi je comprendrais qu’on boude quelque peu l’évènement mais il y a quand même cent quatre vingt dix neuf autres nageurs ou baigneurs c’est selon. Kafka disait “bien sûr je nage comme les autres, mais contrairement à certains je me souviens de l’époque où je ne savais pas nager ”  Sacré Franz toujours le mot  pour (mou)rire… Bon j’ai l’avantage de pouvoir argumenter d’un tout nouvel ouvrage ça aide, mais cela sera t il pour autant suffisant ? C’est à St Louis ( Haut Rhin, pas Missouri) c’est vendredi de 14 h à 20h samedi de 10h à 19h et dimanche de 10h à 18hJe serai au stand numéro 6 aux éditions des Tourments c’est sur le côté gauche je dis ça , je dis rien 

Le zeitgeist des lapins

Quelle coïncidence troublante entre l’actualité politique et ma petite actualité éditoriale.Je m’explique.La Lieutenance Générale du Royaume, lasse de voir son chaton pompidolien échouer lamentablement à attrapper les souris que le jeune rat national a déjà rassemblé à hauteur de trente pour cent, s’est trouvée une nouvelle cible de vindicte giboyeuse aux  circonstances aggravantes; le lapin. Or, le souci étant grand en haut lieu de froisser le moins possible les défenseurs de la cause animale et autres adeptes de singeries véganes,  il s’avérait nécessaire de  trouver une alternative à une saint Barthélemy des terriers. Ils ont fait fort. On ne dézingue plus, on taxe! Et pour un motif hautement justifié preuve d’un non sens civique trop récurrent. Le peuple de la garenne a trop tendance à ne pas honorer les rendez-vous qu’il a pris auprès des instances médicales. Si fait, les tronches de Bercy qui ne sont pas foutues de boucler un budget dans les clous se sont révélés experts comptables en calculs de lapins posés par des lapins poseurs. Vingt sept millions qu’ils sont, que nous sommes devrais je dire. Vingt sept millions à poser des lapins aux bons thérapeutes alors qu’ils avaient mis entre trois et six mois à obtenir un rendez- vous pour se faire inspecter le râble, le poil de bourre ou un certificat de complaisance pour éviter le vaccin contre la myxomatose. Dorénavant il nous en coûtera cinq boules par lapin posé ! C’est peu cher payé pour si peu de civisme et de respect face à des professionnels débordés et hautement qualifiés d’autant plus que les salles d’attente, qui comme leur nom l’indique sont des endroits où l’on attend quelquefois des heures, sont chauffées et décorées et on peut y lire la presse Bolloré sans rien louper de l’actualité des amours des têtes couronnées.Cinq boules c’est peu mais multiplié par vingt sept millions ça fait un sacré paquet de trèfles mes lapins! Cela dit rapporté aux vingt milliards que Nono les bons tuyaux doit trouver pour boucler son budget c’est queues de cerises et fanes de carottes. La taxe lapin que ça va s’appeler. Forcément on n’allait pas appeler ça la taxe dindons ou la taxe pigeon. Ah mes agneaux!Je devrais en frémir d’ effroi mais j’y trouve plutôt matière à me réjouir. il y a de quoi. Aujourd’hui est arrivé par transporteur mon nouvel album et c’est justement un ouvrage sur les lapins. Incroyable! J’y vois plus qu’un signe, j’y vois la marque du Zeitgeist, l’esprit du temps. Aussi me vois-je bien obligé de pratiquer une démarche équivalente en taxant à mon tour.La taxe ou la redevance pour acquérir ce superbe album illustré de râbles à la rotondité parfaite et aux couleurs chatoyantes entièrement réalisé à la main est de vingt deux pauvres euros et cinquante misérables cents. Ça n’est pas remboursé par aucun régime de santé, ça se saurait et un peu que le cœur m’en fend rien qu’à l’idée de creuser encore plus profond le fameux trou des dépenses sociales. Il n’est pas nécessaire de prendre rendez-vous pour se le procurer car on peut venir en consultation à toute heure au cabinet de travail dont l’adresse est indiquée comme à l’accoutumée en bas de page et je suis toujours heureux d’offrir un excellent café le temps de la dédicace. ou de l’échange. On pourrait se donner rendez-vous lors des futures manifestations liées au livre mais je préfère vous dire que ça commence demain. Je vous ferai le coup classique du grand cerf dans la forêt qui regarde par la fenêtre quand vous viendrez frapper à l’huis, puis entrerez  pour venir me serrer la main tout plein de gratitude à l’idée de votre si généreuse contribution à l’équilibre de mon budget si difficile à maintenir surtout les vingt sept derniers jours du mois. Vingt sept encore. Trois fois neuf. Le chiffre fatidique. Que du bonheur ! 

Le mauvais mot

Il y a cinquante ans jour pour jour, l’ancien banquier de chez Rothschild et agrégé de lettres devenu président à la faveur de la démission du fondateur de la cinquième République, usé par la maladie, rendu difforme par la cortisone, quittait le devant de la scène pour l’envers du décor.il allait laisser la place à un monarque de kermesse, polytechnicien accordéoniste amateur et emboutisseur de camion de laitier au petit matin qui était son ministre de l’économie et qui allait être élu avec le plus mauvais score de la cinquième République.Un demi siècle plus tard, un rapide survol du paysage politique national vient nous conforter dans ce que la lecture de Bourdieu nous avait déjà révélé, à savoir cet entêtement biologique que mettent les élites de tous bords à se reproduire.Voyez. Un autre ancien thuriféraire de la banque Rothschild est aux commandes avec à ses côtés un agrégé de lettres tellement occupé à diriger l’économie de la France qu’il a le temps d’écrire des bouquins à l’érotisme aussi torride qu’une otarie sur la banquise.Donc plus ça change, plus c’est la même chose.Aussi l’instant est-il propice à s’intéresser aux métiers de la finance et de l’économie. En un mot de la banque.Tout le monde le sait grâce à la sagesse populaire que la météo un tantinet  contrariante de ces derniers jours rend encore plus pertinente; un banquier  c’est un type qui vous prête un parapluie et qui vous le reprend quand il pleut.Mais peut-être est-il temps de rappeler quelques précisions sur l’homme et son métier. A l’origine, le métier de banquier, à Gênes ou à Venise, se faisait en public sur un banc. C’est là que l’on venait voir l’homme de finance afin de fixer les modalités et conditions auxquelles vous alliez pouvoir prétendre au statut de débiteur. Si le banquier pour une raison venait à faillir à ses engagement on brisait son banc “Banca rota”, Banqueroute. Voilà le mot.Je tire ces réflexions intéressantes d’un fort pertinent petit ouvrage  collectif paru aux éditions Fakir du pas encore député à l’époque Ruffin dont je ne peux que recommander la lecture fort instructive à chacun. L’ouvrage est certes daté. (*) A  sa parution, en conclusion, les auteurs prévenaient bien que le scénario de la banqueroute n’était pas encore d’actualité mais qu’il importait de s’y préparer avant que cela n’arrive. Fatalement. C’était il y a onze ans. Nous y sommes.C’est pire qu’une faillite qui est là à notre porte car c’est plus qu’une cessation de paiement, c’est un “défaut” de paiement, un état d’insolvabilité que l’on nomme du joli terme  de déconfiture. Car c ‘est bien de ce terme qu’il faut user quand il est devenu évident que depuis trop longtemps on n’a pas tiré les conséquences, au sein d’une nation, de l’état de son activité économique en aggravant sciemment la situation au préjudice des clients, des fournisseurs, des salariés bref des citoyens. C’est vous, c’est moi. Cela porte l’autre joli nom de délit, et ça résulte bien tristement d’un comportement frauduleux ou malhonnête. Que faire ? La joyeuse bande des délictueux et autres ne peut plus comme au bon vieux temps qui va de Philippe le bel à Poincaré piquer le pognon à ceux qui en ont et repartir pour un tour car le marché est là avec sa fameuse main invisible. Impossible au petit Gabriel, qui n’était même pas né, de refaire le coup du 28 mars 83 du père Maurois ; on contrôle les changes, pas plus de mille cinq cent francs en devises  étrangères pour chaque français. Tout le monde passe ses vacances en France… Ah le bon temps d’avant l’Euro. Alors quoi? C’est simple. Ils vont faire ce que font les parents honteux lors d’une fin de mois difficile. ils vont aller piquer dans la tirelire des enfants. Promis juré mon chéri on te les rend le mois prochain. Plus que honteux, lamentable.Les enfants c’est vous c’est moi. Vous le savez bien depuis le temps qu’on nous infantilise à coups de peurs à la con. Immigration, virus, terrorisme, phobie par ci phobie par là dans une ambiance de cour de récréation où on nous incite à nous mettre sur la tronche ou à débiner au moindre pretexte fallacieux.Mais si on prend le temps de grandir un peu on peut très bien envoyer bouler papa et maman ainsi que toute la sainte famille, après tout on a rien du lièvre de pâques ou du père Noël.Planquez les tirelires, et planquez les parapluies!

Le mauvais mot pour le dire

Pauvre Bruno, pauvre Gabriel et pauvre Emmanuel. Il y a un truc que les premiers de classe et leurs têtes bien pleines ont en horreur, en abomination suprême, c’est la perspective de passer du statut de fayot assis au premier rang à celui de cancre avachi près du radiateur, au fond de la salle de classe. La faute à qui? Des résultats en dessous de l’attente, des objectifs fixés loin d’être atteints et leur corollaire;  la mauvaise note. Et là, ça vient de tomber. Le déficit de la cinquième puissance mondiale est très au-dessus de ce qui était attendu.Il va atteindre les 5,5% comme quoi il n’y a pas qu’en prévisions météorologiques que pèsent sur ce pays des soupçons légers d’incompétence, en politique économique aussi. La dette publique c’est le contraire du bulletin scolaire, il faut être en dessous de la moyenne, pas au dessus! La France est à 22 points au-dessus de celle de la zone euro qui est de 89,9%. C’est peu dire qu’on a passé le plafond, on l’a crevé, le grenier et la toiture avec.  “Sky is the limit “comme on dit chez les aviateurs.En pleine période du baccalauréat, juste après les élections européennes la Commission, avec un grand C, publiera ses recommandations budgétaires pour 2025 pays par pays, et là, les mauvais élèves français vont se faire tirer les oreilles car ils vont se prendre en pleine tronche la fameuse procédure très désagréable dite de “déficit excessif”. A Bercy on préfère qualifier ça de “dérapage très très rare…” Pour ceux d’entre vous qui sont nés bien avant l’euro et qui auraient besoin d’une image je leur évoquerai ce bon temps scolaire où en conseil de fin d’année on venait vous annoncer que faute d’efforts suffisants il allait falloir envisager un cruel redoublement bien pourrisseur de vacances d’été et prometteur de dérapage paternel redouté.22 points au-dessus de la moyenne, c’est le troisième ratio le plus élevé de l’Europe après la Grèce et l’Italie. De quoi figurer sur le podium des plus mauvais élèves. Juste avant la guignolerie olympique. Jolie médaille pour un dérapage!Sans compter la suprême pétoche  du coup de grâce à redouter de ces saletés d’institutions que sont les agences de notation, ces genres de parcours sup pas cool pour les mauvais élèves européens, en plus vicieux bien sûr. Un peu comme le guide Michelin et ses étoiles sauf que là il s’agit de la première lettre de l’alphabet.Pauvre patron de Bercy et son armada d’inspecteurs des finances désoeuvrés, pauvre Premier Ministre qui risque sérieusement de dormir moins que ses quatre heures quotidiennes. Pauvre Monarque un peu à la dérive.  Il n’a plus de templiers à liquider comme Philippe le Bel en s’emparant de leur trésor. Il n’a pas un Sully qui envoie péter tout ce qui est soupçonné d’un parfum illégitime au pays du labourage et du pâturage du bon Henri. Il n’a pas un Colbert pour faire le procès des Arnault, Pinault et autres Bolloré de l’époque. Pas plus qu’il n’a un directoire pour faire main basse sur tous les biens de l’Eglise et encore moins un Poincaré qui ose ratiboiser de 80% la fortune des rentiers.Il  lui resterait bien l’option d’une bonne guerre mais il n’est pas Napoléon troisième du nom et surtout il semblerait qu’on a un peu trop vite bazardé nos munitions et notre artillerie de pointe pour soutenir l’ Ukrainien…Sans compter un récent rapport sur le problème de l’obésité qui gagnerait nos vaillants militaires.D’autant plus qu’il nous a déjà dit qu’il fallait nous serrer la ceinture. Vite des bretelles ou on va finir en slip!Dans les années trente en Allemagne les historiens révèlent qu’une lecture rapide de la presse et une oreille attentive à l’écoute des ondes suffisaient pour s’étonner de la fréquence à laquelle revenaient quotidiennement les mots de race et de sang augurant rien de bien encourageant. Ce matin, cinq minutes dans la file d’attente au bar tabac presse du village à subir l’écran de télévision allumé et le survol des unes des différents quotidiens de la presse  nationale et régionale m’ont suffit pour saisir l’ambiance de l’élément de langage dominant du jour et des jours à venir . La dette, la dette , la dette…On se trompe de mot.(à suivre ) 

Quoique…

Après vingt cinq jours c’en est presque fini de Mars, troisième mois de l’année civile au nom guerrier tristement de circonstance au vu de l’actualité, mais également évocateur d’une aberration de friandise sous forme de barre chocolatée fabriquée en 1932 par une famille de confiseurs d’outre-atlantique et qui faisait  partie de la ration quotidienne des soldats de l’armée américaine lors de la deuxième guerre mondiale avant d’envahir les cours de récréation de nos établissements scolaires avec les dommages que l’on sait. Mars dont on se permettra de signaler au passage la singerie mercantile de son dix septième jour importée des Etats Unis à l’occasion de la fête d’un saint irlandais, providence des débits de boissons alcoolisées et des établissements brassicoles dont le brassin arrive à point nommé pour prendre la relève de celui de Noël. Tout cela alors que les hasards du calendrier liturgique d’au moins deux religions monothéistes essaient de rendre leurs fidèles sensibles aux bienfaits de certaines retenues…La foi, ma foi…
Le chien et le chat qui en toute simplicité ont la foi du charbonnier surtout quand il apporte la gamelle manquent d’entrain pour quitter leur place autour du poêle, le soleil tardant quelque peu à atteindre la hauteur nécessaire qui permettrait de piquer un petit roupillon dans l’herbe tendre du jardin. La souris, fidèle à elle-même, chicotte. Mollement. Elle revient d’un petit séjour en villégiature chez une  sienne cousine parisienne de naissance logeant dans un des plus beaux lieux de la République, le palais du Luxembourg. Le Sénat.Elle n’a pas vraiment apprécié à sa juste valeur le spectacle auquel elle a assisté durant son séjour. Est restée un peu sur sa faim…Toute cette magnificence et munificence associées alors que partout il est question d’austérité et de ceintures à resserrer d’un cran l’ont un peu interpellée.Il faut dire que toutes ces années à parcourir les rayons bien fournis de la bibliothèque de sa vieille maison en Alsace lui ont permis de se forger une vision assez critique, pour ne pas dire sévère, sur le monde qui l’entoure. Aussi s’est elle permis de soumettre à sa cousine les quelques idée assez radicalement expéditives qu’elle verrait assez bien mettre un peu d’ordre et de rigueur chez ces représentants du petit commerce de la République un peu trop grassement entretenus à son goût et qui sommeillent benoîtement sous les ors de leur palais.La bienveillance étant à la mode aussi chez les souris, la cousine fit preuve d’écoute bienveillante sans montrer une légère gène aux entournures, soupçonnant l’alsacienne  d’aller trainer sur cette abomination que sont les multiples sites complotistes à la vindicte quelque peu extrême de leurs soeurs slaves et nord américaines dont les éléments de langages ont en commun un certain sens de la démesure dans la confusion dialectique. Il faut avouer que proposer comme programme à ce beau monde le choix entre le camp de rééducation d’inspiration annamite et la centrifugeuse d’où sortira un jus à la consistance et la couleur de colique de chien dont on usera pour repeindre les murs de leur palais semblait un peu excessif, non? Quoique …

Routes et déroute

Le réseau routier national de la France est un maillage très dense qui couvre l’ensemble du territoire et dont la définition repose sur une numérotation graduelle et importante qui suit l’acronyme formé par les deux lettres R pour Route et N pour Nationale. je connais bien la numéro quatre pour y avoir levé le pouce à de très nombreuses occasions sur le tronçon reliant la capitale des ducs de Lorraine à Strasbourg. Nous connaissons tous la numéro 7 surnommée celle des vacances et immortalisée par Charles Trénet en 1955.Je me permets d’attirer votre attention sur la particularité de la quatre-vingt huitième Route Nationale (RN 88) dont beaucoup d’entre nous ignorent qu’elle existe en double. La première relie historiquement Lyon à Toulouse. Elle a été créée il y a tout juste deux cents ans en 1824 car il fallait un axe transversal reliant la capitale des Gaules à la ville rose en passant par le massif central. La deuxième va du 126 rue de l’Université dans le septième arrondissement de Paris au 55 rue du Faubourg Saint Honoré en passant par la rue de Varenne. L’élève français, c’est un fait avéré de longue date, est fort peu brillant en géographie et cela d’autant plus quand elle est urbaine. Disons pour simplifier la présentation que cette autre RN 88  va de l’ Assemblée Nationale au Palais de l’Elysée en passant par l’hôtel Matignon. C’est un itinéraire long de plus ou moins deux kilomètres. Huit minutes pour le parcourir en véhicule ministériel, beaucoup plus pour l’automobiliste lambda. En période de festivités olympiques, n’y pensez même pas.C’est un parcours avec lequel se familiarisent régulièrement les quatre vingt huit députés du parti d’extrême droite à l’acronyme similaire au réseau routier national qui siègent au Palais Bourbon. Car c’est bien d’eux qu’il s’agit avec ce chiffre qu’un réflexe bien compréhensible vous avait, dans un premier temps, évoqué à l’esprit l’image du bucolique département des Vosges.Au fait comme dirait le couvreur, venons en au fait. J’y viens, j’y suis.Il faut s’y résoudre, il y a de mauvaises et de très mauvaises nouvelles. Les mauvaises c’est que ce chiffre de  quatre vingt huit sera plus élevé lors des prochaines législatives qui suivront l’élection présidentielle de 2027. Les très mauvaises nouvelles c’est qu’il risque fort d’être beaucoup, beaucoup plus élevé. Les bonnes nouvelles attendront.Bien sûr il y aura certainement le fameux réflexe républicain après un premier tour qui annonce depuis des lustres voire des lampadaires  la candidate légitime bien en avance pour sa énième confrontation. Mais cette tactique aura du mal à fonctionner sur plus d’un demi-millier de sièges à pourvoir lors du renouvellement législatif et il y a fort à parier que Matignon, faute d’ Elysée s’avère tout à fait accessible. Triste pour notre actuel plus jeune Premier Ministre de la Cinquième République dont le record n’aura pas tenu bien longtemps face à l’étoile montante à l’ascension encore plus rapide du jeune Jordan. Le record de Fabius, au moins, avait tenu un sacré bout de temps. Cela dit, le Monarque l’a affirmé à haute et intelligible voix en conseil des ministres: douze points derrière aux élections européennes et tout le monde dégage.Sauf lui bien sûr. A la lecture des différents chefs de cabinets qui ça et là chaque jour font leurs valoches, le message est passé, ça sent plus que la déroute, ça pue.Mais, finalement beaucoup le penseront et peu osent le dire, ça sert à quoi de ressasser tout  ça sempiternellement, ces vaticinations anti extrêmes?…Et ce dessin, là,  déjà publié par le passé ? Ca va bien…Ben non finalement  ça ne va pas, ça ne va pas du tout et puis c’est trop facile de dire ou de penser que cela va sans dire alors que ça va aussi en le disant, le redisant  et en le redessinant. Alors on se répète quitte à radoter en pensant que, comme l’assène régulièrement et à fort juste titre  le tract néo libéral local “c’est par la répétition de votre annonce que vous obtiendrez le succès”.  Aussi faut-il également penser aux nouveaux amis et contacts qui ne sont pas encore lassés des jeux de mots limites et des dessins décalés. Et puis un dessin, surtout en Alsace,  c’est comme la choucroute c’est toujours meilleur réchauffé. Je ne vais quand même pas m’abaisser à rejoindre ces pauvres gens en mal de reconnaissance dont le combat est de mettre à jour la naissance masculine de la première dame? J’ai un principe , je ne moque jamais les histoires d’amour de mes semblables.Je citerai en hommage et justification quelques vers empruntés et détournés de Maxime le Forestier “tu peux bien me répéterqu’on n’a jamais rien changé avec des dessins et des phrasesje continue à croquer les doigts en forme de V

Chauds les marrons, chauds!

Voilà février, ses beignets, son carnaval et son carême. Sans oublier sa fête des amoureux providence commerciale des pâtissiers et autres et son drôle de nom en alsacien dont la signification n’en finit pas de faire débat.Le chien est à l’intérieur vu qu’il fait un temps à ne pas mettre un de ses semblables dehors.
Le chat quant à lui est d’humeur maussade depuis que le locataire de l’Elysée lui a fait comprendre par voie de presse qu’il faisait peu de cas de la couleur de son pelage pourvu qu’il attrappe la souris, qui, elle, s’en fout , n’ayant jamais eu peur du matou et affichant un mépris olympien aux pièges à ressort que je ne commettrai pas l’indélicatesse, ici, de mentionner sous son appellation familière et populaire sachant que la police de la pensée et ses thuriféraires grouillent à chaque coin de rue.Sur les grands axes routiers de longues files d’escargots gros comme des tracteurs bavant de colère et de mécontentement font penser aux fameux corbillards du poète mais avec tambours et trompettes.Devant les portails des établissements scolaires, de réfractaires enseignants désespèrent avec la même colère de l’idéal de leur mission laïque , gratuite et obligatoire qu’ils voient se réduire comme peau de chagrin. Pourtant , hier encore, le plus puissant monarque que le royaume ait jamais connu leur avouait que leur métier, tout de suite après le sien , était le plus beau du monde. Mais c’était hier, il ya quatre siècles à la louche, autant dire une paille dans la grande meule de foin du temps. Le monarque d’aujourd’hui, lui, s’en fout comme de son premier bouton d’acné.  On l’alarme sur le manque de moyens, on l’interpelle sur le malaise de ressources humaines exsangues, on l’invective sur la perte d’idéal et l’ascenseur social en panne, il fait répondre uniforme, redoublement et classes de niveaux alors que les experts qu’il a payé une blinde lui martèlent que ces solutions sont dépassées. il s’en fout autant que de la couleur de son nouveau chaton pourvu qu’il attrape les souris qui se rassemblent un peu trop à son goût que ce soit au niveau local, régional et surtout national. Voilà donc pour le triumvirat de la vie domestique et le binôme agriculteur enseignant, mais qu’en est il du dessinateur?il dessine madame. Depuis le temps qu’il se coltine la ritournelle usée jusqu’à l’os de la chance qu’il a de faire ce qu’il aime il a fini par en accepter l’évidente fatalité,  empli de gratitude face au bonheur simple et quotidien du spectacle de son crayon courant sur le papier .Aussi, se souvenant du vieux Miller qui faisait fort certains jours  d’oublier l’avenir et de fêter l’évènement vous propose t il de faire de même en venant le rejoindre en un lieu charmant.Le lieu c’est la jolie ville de Plombières les bains endroit fort bucolique sis dans cet écrin de verdure qu’est le beau département des Vosges. L’évènement c’est EroticArt qui comme son nom le laisse facilement supposer n’a rien à voir avec une bourse aux plantes ou un quelconque vide grenier avec tout le respect dû à ces manifestations très populaires dès que le printemps revient.Vous aurez facilement compris qu’il sera donc question d’Art et d’Erotisme ce samedi et ce dimanche à plombières les bains où une joyeuse bande (sic) d’artistes, d’artisans et de créateurs bateleurs plombinois et autres ambitionnent à grand renfort d’imagination de vous extraire de cette grisaille post mardi gras en mettant un peu de rose piquant dans toute cette débauche de verts à l’élégance inégalée. Une soixantaine faut-il le préciser.Et comme les gens formidables qui président aux destinées de ce bel évènement ne font pas les choses à moitié, ils ont eu la riche idée de le faire se dérouler sur deux fins de semaines y incluant entre les deux le jour où l’on fête la saint Valentin pensant à juste titre que l’Art et l’érotisme ça parle aux amoureux.C’est plus que pertinent et plein de malice, c’est intelligent.Vous pouvez leur faire confiance, ils en sont à leur septième édition, ça tombe bien, c’est l’âge de raison, celui aussi où l’on commence à envisager de faire des choses déraisonnables. J’y serai bien sûr, essentiellement le premier samedi et le premier dimanche, pour y présenter un certain nombre de dessins que je me verrais difficilement exposer lors d’une bourse aux plantes ou un vide grenier et qui feront l’objet d’une parution en album au printemps.  Mais bien sûr nous aurons l’occasion de l’évoquer ultérieurement. 

Fin de partie…

Les Thuriféraires de la Présidence de la République n’ont de cesse de le répéter, la fin de vie et tout le train de mesures la concernant seront le grand œuvre du second quinquennat du Président. Ce sera son musée Beaubourg, sa pyramide du Louvre, sa grande bibliothèque de France et son musée des arts primitifs réunis. On se permet à l’aide d’un mouvement de sourcil désapprobateur d’émettre un léger doute car on peut légitimement se demander si au vu des difficultés qu’ont de plus en plus de gens dès le début puis au milieu de leur vie par quel miracle pourrait-on se rattraper en leur facilitant la fin? Nous savons tous qu’à plus ou moins longue échéance il nous faudra prendre le train. Le détail qui n’est pas des moindre est que nous n’avons connaissance ni de l’attente ni de l’horaire. La nouvelle loi, car il y aura une loi à n’en pas douter puisqu’il y a eu une convention citoyenne qui était sensée donner quelques orientations, remédiera à ces désagrément en permettant à chacun d’avancer l’horaire que ce soit par lassitude, pour abréger une souffrance, par dégoût , par résignation, par dignité ou par soucis de ne pas peser dans le quotidien …Ce qui est quelque peu dérangeant dans un texte de loi initialement plein d’intentions louables, ce n’est pas l’objet lui-même, ce sont les inévitables élargissements qui viendront l’enrichir. Vingt siècles de civilisation et de belles intentions ne pèsent déjà pas lourd face à la cruelle réalité du business qui entourent le début et le milieu de vie pourquoi voudriez vous qu’elle ne soit pas en embuscade pour ce qui concerne la fin?. Pourquoi voudriez vous également que des petits malins qui ont décidé pour vous tout au long de votre vie si vous aviez le droit de monter sur le manège ou non et accessoirement de tirer le pompon ne décident pas, pour vous, de quelle gare vous partirez, et dans quel wagon vous monterez sans garantie de ne pas vous balancer hors du train?..Puis d’autres encore plus malins décideront à votre place de l’horaire sans vous consulter. Il se fait tard, il est l’heure messieurs dames. Ca me rappelle la blague, dans ce très beau film de Godard  qu’était “sauve qui peut ( la vie) du type qui en aborde un autre au comptoir d’un bar pour lui affirmer qu’il ira au paradis, c’est sûr on a vérifié, mais au quidam surpris il ajoute “mais c’est maintenant”. Sacré Jean-Luc…

Oui, mais quelle est la question?

J’ai vu les premières aberrations pleines de petits carrés telle une vérole il y a une dizaine d’années dans une capitale scandinave. La Scandinavie c’est un peu comme certains pays d’Asie, ces gens là ont toujours une longueur d’avance sur nous pour tout ce qui concerne les saloperies de la technologie numérique et leurs algorithmes évangélisateurs de la modernité. On en sera enfin résignés à payer avec nos téléphones portables qu’ils auront installé le paiement télépathique avec contrôle de l’iris et de la pupille et dénonciation à l’organe central si elle est dilatée. Si si … Je les connais bien.Pour en revenir, sans jamais l’avoir quittée d’ailleurs, aux respectivement dix septième et dix huitième lettres de l’alphabet romain qui désignent  la saleté d’icône qui s’affiche un peu partout  dès que vous sortez de votre maison j’ai fait un test . J’ai demandé à dix personnes au hasard dans des commerces la signification de ce code précédé d’un Q et d’un R … Aucune n’a su me donner la signification exacte! Alors je suis allé chercher la bonne nouvelle au sein de la sainte église du village informatique global. Quick response que ça veut dire . Réponse rapide en traduction française pour ceux qui sont fâchés avec l’enseignement de l’anglais, ce virus universel. J’ai donc continué mon enquête auprès des braves personnes que je rencontrais dont toujours aucune ne savait l’exacte signification, en la leur donnant, car il importe d’aider son prochain dans la compréhension du monde, tout en prenant soin d’ajouter une nouvelle question .  Si la signification de QR code est  “réponse rapide” ,fort bien,  mais quelle est la question? C’est à ce moment précis que repéré par les caméras de reconnaissance faciale et auditive de notre bonne ville une équipe fort aimable est venue à ma rencontre me demandant avec politesse et fermeté de cesser d’importuner mon prochain avec des questions déplacées et inutiles qui n’augurent rien de bon pour la conduite des affaires. J’ai eu grand mal à m’extraire de la camisole de force qu’on m’avait passé dans cet établissement prestigieux qui fait la renommée du Bas-Rhin en matière de traitement des égarements psychologiques mais j’avais en mémoire la technique de Mel Gibson dans l’arme fatale alors forcément ça aide. Et là comme dirait l’as de pique, je me tiens à carreau.Mais j’en suis à ne plus vraiment me demander si on nous prend pour des cons tellement c’est évident  maintenant . Aussi la question essentielle que je me pose et qui mérite autre chose qu’une réponse rapide c’est finalement : “est ce qu’on aimerait pas ça qu’on nous prenne à ce point pour des cons?”