Montrer la lune et regarder le doigt

Lundi matin, le monarque, sa femme et les petits princes sont allés chez l’autre monarque pour lui serrer la pince, comme il était parti ( depuis 1547) les petits princes ont dit que puisque c’était comme ça ils célébreraient sans lui. On a donc célébré à Villers-Cotterêts, chez feu François Premier, monarque éclatant de l’identité française, l’inauguration de la cité internationale de la langue française, à l’endroit même ou en 1539 une ordonnance royale a imposé l’usage du français comme langue officielle du royaume, et tant pis pour les gueux qui dans tout le pays parlaient une autre langue ils n’ont qu’à attendre Jules Ferry qui les enverra tous acquérir une éducation gratuite, laïque et obligatoire.  

Le gourou en chef de la start up Nation était donc là pour marquer l’évènement, pas fâché qu’on parle au moins pendant quelques heures d’autre chose que les multiples horreurs des différentes guerres et des problèmes que posent le Rassemblement National et les dernières sorties de Jean-Luc Mélenchon. Dans le magnifique cadre de ce monument historique restauré pour la modique somme de deux cent patates lourdes dont les thuriféraires de la parole présidentielle n’ont pas manqué de rappeler les mots du patron à savoir que ce serait le premier projet au monde dédié à la langue française faisant fi des milliers de pékins qui dans les pires trous du cul de la planète font vivre l’alliance française. On appréciera au passage. Cette lune , car c’est bien un truc astronomique que le Président de la république a montré du doigt à maintes reprises, et on est prié de regarder l’index du patron quand il montre quelque chose, cette lune donc aura au moins eu le mérite de donner l’occasion à un président, au détour d’un discours aux accents carrément comédien, de régler son compte à ce caca nerveux de bobos qui s’emmerdent ferme et cherchent un combat d’avant garde aux accents ridicules qu’est l’écriture inclusive. Le président a donc clairement énoncé que la langue française devait être protégé des dérives de l’écriture inclusive, la force de la syntaxe étant de ne pas céder aux airs du temps.

Et si l’on m’avait dit que je féliciterais la bande de vieux réacs siégeant à l’académie Française et au Sénat qui vont définitivement lui régler son compte prochainement de manière officielle et politique et bien je me serais excusé d’avoir été de bien mauvaise foi de par le passé. 

Deux cent millions pour nous protéger des égarements de loulous farceurs que personne n’osait contrarier quand ils voulaient nous faire dire “quel temps fait elle ?” de peur de se sentir idiot et pas dans le coup, ça fait quand même cher la lune. Ça méritait bien un doigt…