“La chair est triste (hélas)”

Gros coup de mou dans la presse nationale tous supports confondus. D’habitude les linéaires croulent sous les titres les plus explicites une fois le temps des vacances .Si les cadeaux et la bouffe sont les marronniers du temps de Noël, l’été c’est vraiment le cul qui fait vendre le papier (et pas que le papier cul!) Or, là, petite forme dans les rédactions …Le cul ne ferait il plus vendre? Ou la peur, les peurs, parce qu’entre incendies, canicule, covid et variole du singe on ne sait plus  trop où donner de l’angoisse, seraient elles source de profits plus substantiels?Tout à coup la peur de la fin du gaz russe deviendrait-elle  plus importante que la découverte du point G+? ou  tout savoir sur le massage de prostate…Bon on se sent rassuré quand on apprend que la santé des canadiens est entre de bonnes mains puisque  la cour suprême du Canada a rendu le port du préservatif quasi obligatoire …Durex en a rêvé, Ottawa l’a fait …c’est bon de se sentir protégé …

Faire et défaire…

comme disait ma grand mère, c’est toujours travailler. Dimanche j’exposerai pin-ups et petits lapins aux crayons de couleurs et les traditionnels dessins d’humour. C’est toujours la Rue des arts à Barr et il fera chaud. Mais venez comme vous êtes…

La Fontaine , le dessinateur et les mormons. (fable?)

Je viens de lire un article désespérant dans le quotidien français de référence sur les professeurs de français qui vont enseigner à Salt Lake City pour un salaire très attractif et des classes pleines de jeunes gens bien propres sur eux et bien polis. Je croyais, naïvement peut-être, qu’on manquait cruellement d’enseignants et je découvre qu’ils enseignent à l’étranger car on les paye mieux et ils ont plus de considération. sans compter l’ambiance assez conservatrice (avec un soupçon d’orientation religieuse quand  même ) d’un état qui ne semble pas poser de problèmes de conscience à des professionnels qui dans leur pays d’origine se prennent le chou dès que leur sacro sainte laïcité est un brin chahutée… Je me demande si les petits membres de l’Eglise de Jésus Christ et des saints des derniers jours (c’est comme ça qu’on doit dire ) qui apprennent les fables de La Fontaine dans le texte  savent tout de ce siècle et de sa langue si magnifique ou si leurs enseignants pratiquent une autocensure bienveillante ?…Cela dit “the salt lake tribune” publie des dessins politiques lui ! leur dessinateur est loin d’être mauvais . C’est pas Charlie , c’est sûr mais un type avec qui je partage un prénom commun et une année de naissance ne peut pas m’être antipathique. Peut-être bien que je devrais retourner en Utah ( vous avez bien lu “retourner” ) dessiner puisque là-bas on enseigne le français et on dessine …Je me demande à quoi ça peut bien ressembler un salon du Livre à Salt Lake City ?….Un fait est certain , il y aura peu de parisiens …

colombages et géraniums

Dimanche c’est la dernière session de la Rue des arts pour 2022Je serai comme à l’accoutumée à l’emplacement numéro un , en début de rue.On parlera dessin comme chaque fois et ça sera forcément enrichissant comme chaque fois Mais bon je le mentionnerai encore cette semaine , je trouverai bien le moyen.

c’est vrai que c’était bien le dessin d’après nature en direct dans la rue à la petite France et puis ça a passé on ne sait pas trop pourquoi. La couleur devient abordable alors on se laisse aller et puis les exigences s’imposent alors on suit et puis… et puis un jour on se dit que c’est bien aussi le noir et blanc … c’est si simple …si reposant…

Tous à la plage?

Allez ,un dernier dessin pour le mois de juillet en souhaitant que tous ceux qui en ont besoin puissent partir un peu loin de leur quotidien quand il est difficile …Et peut être quelques pistes de lecture intéressantes, il faudra demander à la souris entre deux chicotements … 

Dura lex sed Durex

Ca y est, ils ont dégoté une nouvelle trouille à répandre dans les chaumières. C’est dans les bouteilles  d’eau minérale en plastique. C’est seulement l’eau minérale hein, ça ne concerne pas les autres boissons et surtout pas la  désaltérante star toutes catégories sponsor officielle de tellement de manifestations sportives au non sens écologique hautement affiché. Là, miraculeusement, les micro particules ne s’échappent pas …Qu’en pensent les espèces marines qui se réduisent comme peau de chagrin depuis si longtemps? On peut toujours essayer de demander aux chaînes d’information en continu au cas où il resterait un peu de budget pour aller interroger quelques espèces en future voie de disparition. La saloperie de plastique nous pourrit donc lentement la vie et rien n’y fait, elle est de tous les supports et de tous les conditionnements . La souris s’en fout, ça ne l’empêche pas de chicoter et en ce moment elle chicote Truman C. Elle a un faible pour “Breakfast at Tiffany’s,” ça tombe bien nous aussi, et il fallait bien rendre hommage à ce grand écrivain en s’excusant de faire un mauvais jeu de mot sur son nom de famille.Truman c’est pas Faulkner, c’est sûr mais ça reste d’une grande émotion. C’est aussi ça la littérature, pas seulement des pages qui mettent la tête à l’envers mais aussi un peu de cœur qui bat joliment entre les pages jusqu’au moment où l’on referme le bouquin.  Ma préférence va à la fin sur ce joli passage sur les cerfs-volants …On peut aussi regarder pour la énième fois Georges Peppard chercher le chat et s’émouvoir aux accents de Moon river en se disant qu’on a pas trop le choix en fin de compte ; soit on aime Blake Edwards soit on est un ennemi de la race humaine.

Leuko quoi?

La langue française est d’une richesse insoupçonnable qui lui permet, à grand renfort de latin et de grec, de pouvoir mettre un nom sur à peu près toute chose avec la suffisance intellectuelle digne de tout agrégé de lettres classiques. Quand on pense qu’il y a un mot spécifique pour évoquer l’angoisse que l’on peut avoir de se gratter le cul en public, on se dit que la novlangue politique ferait bien de s’inspirer un peu de tout ça, (en passant c’est pruritanophobie), ou que nos académiciens n’auraient pas  besoin d’aller chercher dans les parlers suburbains  de banlieu pour augmenter les entrées de leur dictionnaire avec de tels outils, mais bon…Pour ce qui concerne  les dessinateurs et l’éventuelle angoisse de la page blanche il y a leuko, en grec c’est blanc, cello c’est le papier et phobie la trouille, le tour est joué …De toute façon on ne connaît pas ça , c’est un truc d’écrivain ça et encore ou de journaliste sportif, certainement pas de gribouilleur. Nous, la fée inspiration même quand elle enlève sa culotte n’arrive jamais à nous faire le coup de la panne, il y a bien sûr un petit moment d’hésitation mais on reprend toujours le dessus …C’est ça la magie du dessin…Le bonheur de l’artisan toujours joyeux d’être à la tâche…Au passage rendons hommage à Barbara Cartland, reine du roman rose aux dizaines de millions d’exemplaires vendus qui lors d’un entretien pour un grand quotidien américain, à un journaliste ringard qui lui posait la sempiternelle et ringarde question de l’angoisse de la page blanche avait tout simplement répondu “avez-vous déjà vu un plombier avoir l’angoisse du tuyau”. Elle est des nôtres, respect.

Au delà…

de cette limite, le ticket est valable pour le retour et revenir péter à l’air libre. Bien sûr qu’il y a une vie après la vie … déjà qu’il y a une vie après Macron  (heureusement) alors …

Le jour des fourmis

Le 16 juillet, Astrid de Niederschaeffolsheim a fêté en famille l’anniversaire de sa fille Florence (ce qui nous permet au passage de confirmer qu’il y a bien  une fille qui s’appelle Florence à Niederschaeffolsheim alors qu’il y a, à notre connaissance, aucune fille qui s’appelle Niederschaeffolsheim à Florence). Bref, ce sont les quatorze ans de Florence, la benjamine des trois filles d’Astrid, qui a bien du mérite d’élever seule trois enfants avec un salaire d’aide-soignante à la maison de retraite du coin, salaire que l’on ne qualifiera pas de misérable car nous ne sommes pas chez Victor Hugo mais qui est loin d’être confortable. Elle a quand même réussi à organiser une petite fête familiale au cours de laquelle elle a annoncé que le cadeau d’anniversaire de Florence serait une petite virée mère fille dans le sud. Une petite semaine avec la mer en point de mire et un détour par le pays Basque, pays que Florence rêve de visiter, pays natal de son papa malheureusement aux abonnés absents. Il y a quand même une petite fête, un truc pour marquer le coup avec petits cadeaux d’intention spontanés avec deux trois photos sur facebook, parce que aujourd’hui, à quatorze ans une jeune fille moderne, si elle ne communique pas un minimum ben c’est l’exclusion sociale assurée non?…Tout cela en attendant le Pays Basque. Le Pays Basque, tiens donc, c’est, quelle coïncidence, l’endroit qu’a choisi Bruno, de Bercy, pour fêter l’anniversaire de son troisième fils qui a justement le même âge que Florence. (J’en profite pour préciser qu’il y a bien au moins un Bruno à Bercy mais qu’il n’y a aucun Bercy à Brno haut lieu de la création graphique à l’est, mais on s’égare, on s’égare… ) Je sais tout ça à propos de Bruno de Bercy et son fils car la presse satirique et volatile de notre bon pays s’est fait l’écho de cet événement qui a été étalé sur le compte instagram de Bruno.Précisons d’emblée que je n’ai aucun ressentiment envers le patron de Bercy, haut lieu du prestige de la République. C’est un type très intelligent que je trouve plutôt largement au-dessus du lot lorsqu’il prend la parole au moment des questions au gouvernement au palais Bourbon. Pensée claire , voix posée, élocution parfaite, pas de redondance. Un excellent politique quoi. Le genre à passer au travers des remaniements, c’est dire! En plus, ce type-là doit être un excellent époux doublé d’un père attentionné,c’est sûr.  Sur cette instagramisation événementielle de la vie privée d’un ministre il y a peu de choses à dire en fait que je n’ai déjà maintes fois évoquéescitant inlassablement Baudrillard qui, il y a bien longtemps déjà, voyait dans cet étalage de la vie privée la véritable pornographie d’aujourd’hui, celle qui rend le visible plus que visible. Non, ce qui me troue le cul, comme dirait la fourmi espagnole dans le fameux proverbe cité par un grand écrivain dont je me ferai le devoir de citer le nom à qui m’en fera la demande, oui, ce qui me troue le cul, c’est qu’il y ait 83 900 personnes pour suivre cette information qui n’a d’autre intérêt que familial. 83900 personnes dont la vie est si vide qu’elles passent leur temps à la remplir avec les évènements familiaux d’un homme qui leur est parfaitement inconnu! Pathétique non? Au passage on est en droit de s’étonner que la femme qui a mis au monde l’enfant dont l’anniversaire fait l’évènement, l’autrice des jours du joyeux adolescent ne soit ni évoquée ni même associée à l’évènement. Mr le ministre prend bien soin dans son message d’utiliser le pronom possessif de la première personne du singulier alors que celui du pluriel aurait permis d’associer l’autrice des jours de l’enfant médiatiquement célébré.Qu’en pensent nos amies de la police de la pensée, toujours à l’affût de ce genre de maladresse, de  bourde?…Maladresse? Le type est normalien, il fait partie des rares politiques à vraiment écrire les bouquins qu’il publie.Combien sur les 83900 sont-elles allé demander des nouvelles de la maman? Ambiance… Bon, mais la question que se pose maintenant mon cul bien troué face à l’appauvrissement de l’âme de mes frères et soeurs humains, pas seulement ceux qui après nous vivront mais ceux qui survivent aujourd’hui dans cette médiocrité des réseaux qui virent à la crétinisation absolue, n’est pas tant comment a-t’on pu en arriver là, que quand cela va-t’il nous péter si fort à la gueule qu’on ira tous nourrir les fourmis alors qu’il n’y aura certainement plus guère d’éléphants . Quand ?…