LA MESSE EST DITE

L’évènement culturel de cette semaine est la Buchmesse de Saint-Louis. Haut-Rhin  bien sûr, pas Missouri.

Dans une région au bilinguisme revendiqué, j’emploie volontairement le terme germaniste pour évoquer une manifestation d’envergure, vouée à la défense et à l’illustration du livre. Non seulement pour faire plaisir à mes amis régionalistes mais surtout car la langue allemande, dans ce cas précis, me semble plus évocatrice autant qu’appropriée. Là où langue française, pour ce qui concerne le livre tient “salon”, va à la “foire” ou fait la “fête, la langue allemande, elle, se rend à la messe. Cela me ravit que l’on puise dans le vocabulaire religieux pour désigner un évènement économique et festif lié à un objet si important pour le développement de notre vie spirituelle et celui de notre vie tout court. Ca me renforce dans ma foi en l’homme, ça me console face à la vaste imposture numérique, ça m’aide à bien marquer mon attachement viscéral à la lecture et à l’écriture tel le fidèle à son Eglise, le lapin à sa garenne, le croissant à sa tasse de café.

Pour les autres, les tenants de la toute laïque post-modernité, la Foire du livre de Saint-Louis se tient ce vendredi, ce samedi et ce dimanche (non, je ne céderai pas à la facilité d’employer un mot anglais pour designer la  fin de semaine). Je ne vous ferai pas le coup de l’évènement incontournable, c’est votre droit le plus strict d’avoir piscine, tennis ou un anniversaire de mariage. Rassurez-vous, le chef de l’état non plus n’y assistera pas, ayant dépassé son quota de déplacements en Alsace. La ministre de réfèrence, dont on sait depuis peu qu’elle n’a pas le temps de lire, sera pour sa part au salon international du selfie. Quant au chef de l’exécutif régional, vous plaisantez , j’espère…

PSG

VINTAGE

La palme de la petite phrase réactionnaire au chef de l’état qui croit faire de l’humour en caricaturant les éléments de langage de la blonde bleu marine.

Aller se compromettre avec de tels propos sur la chaine qui peut se vanter d’avoir fait rentrer le cul télévisuel le samedi soir des années quatre-vingt dans les ménages, c’est tout simplement ringard. Pas de doute, la nostalgie joue à fond.

On se plait  à imaginer la blonde sur Europe un balancer un soir d’élection “Taisez-vous Elkabach!…”

vintage