Grandeur et décadence du petit commerce de détail.

En 2002, à la grande surprise des habitants du quartier, l’épicerie Jospin déposait le bilan. Le père Lionel baissait le rideau, assommé par la concurrence agressive de la supérette Le Pen quelques rues plus loin. Des deux repreneurs potentiels du fond de commerce Jean-Luc et François, il choisit le second. Force est d’admettre que le premier en ait conçu quelque déception et ressentiment.  Aussi s’en est il allé un peu plus loin dans la rue ouvrir son propre bouclard où les clients déçus du changement de propriétaire pourraient venir faire leurs courses avec une large gamme de produits certifiés en rupture de stock chez Lionel. Bon an mal an le commerce ne se portait pas trop mal même en changeant d’appellation, mais la concurrence était rude et le chiffre d’affaires de la supérette du père Jean-Marie avait sacrément gonflé depuis que la fille l’avait reprise en main  pour en faire un hypermarché bien ripoliné aux couleurs du temps où, aux dernières nouvelles,  pas loin de la moitié du quartier se presse pour y faire ses courses. Certes, il y aurait bien une louable tentative d’union des petits commerces du quartier pour contrer cette hégémonie menaçante à l’extrême mais le père Jean Luc a du mal à gérer son fonds de commerce face à un personnel et une force de vente un brin récalcitrants qui mettent  en cause sa gestion un rien paternaliste et autoritaire. Le sept juillet au soir on saura avec plus de précision ce qu’il va en advenir du commerce de gros et de détail dans le quartier mais c’est loin d’être gagné pour la petite épicerie populaire face à l’hyper au patronyme rassembleur. Faut dire que la nouvelle direction, son tout jeune et nouveau responsable de la stratégie et des ressources humaines aidant,  a su ratisser large sur l’offre en spéculant avec une certaine réussite sur la demande alors que dans le même groupe, la famille de proximité pourrait-on dire, on se cantonnait dans un effet canada dry; ça y ressemble, ça en a le goût et la couleur mais ce n’est pas la recette originale…Pour moi aucune hésitation, il est hors de question que je fasse mes courses dans un Hyper je préfèrerai toujours l’épicerie populaire mais si ça pouvait changer de direction ça faciliterait grandement les choses.

De quoi j’ai LR

Si comme le prétendait Louis Jouvet le plus difficile dans ce métier serait de trouver un siège il est fort probable que le plus dangereux c’est  bien d’être prêt à tout pour le conserver.Cette dissolution, ainsi que le dissolveur l’a précisé à juste titre dimanche soir, aura  au moins le mérite de clarifier la situation chez les différents acteurs autant que dans la mise en scène…et, malheureusement, ça ne fait que commencer aussi les plateformes de fictions vont  elles avoir une baisse de fréquentation car le feuilleton  en direct à des rebondissements quotidiens sacrément inattendus.

Ripopées au village

Le village où je vis mérite bien son nom. Il est vraiment tranquille. Sur la place de la mairie les trente huit panneaux sensés  être recouverts des promesses électorales de toutes les tendances qui vont s’affronter dans les urnes dimanche sont ,pour plus de la moitié d’entre eux, désespérément vides. L’autre moitié affiche, pour un bon nombre, ni plus ni moins que la proposition de sortir d’une union pour laquelle il leur est demandé de choisir des représentants et qui restent vierges de tout graffiti moqueur. Où va t on je vous le demande si même les sales gosses, dont je confesse avoir fait partie il y a fort longtemps, n’ont même plus le cœur à maculer les portraits des candidats divers du petit carré de moustache et de la mèche si tristement reconnaissables … L’électeur aurait-il perdu le goût et l’appétit de se moquer de la chose publique? Que nenni, sa gourmandise le porte vers d’autres évènements tout simplement. J’en prends pour témoin la joyeuse manifestation conviviale aux accents gastronomiques qui se tiendra ce vendredi au centre de mon village et qui même en cas de météo peu clémente verra comme chaque année  l’ensemble des citoyens venir s’y restaurer dans la joie et la rencontre.Un marché gourmand, c’est l’appellation exacte. La digestion étant un processus incontrôlable on peut risquer de penser qu’elle  ne permettra pas à la plupart de ces convives d’emprunter le même chemin environ trente six heures plus tard afin de venir exercer leur droit de vote à quelques mètres de l’endroit même où ils festoyèrent et trinquèrent grandement si l’on en croit les ripopées  qui ça et là traîneront  sur les différentes dessertes et qui n’auront rien à envier aux autres , les littéraires qui resteront sur les tables du bureau de vote une fois venue l’heure du dépouillement  faute d’avoir trouvé le chemin jusqu’à l’urne.Je m’abstiendrai de l’un de ces deux marchés mes préférences allant à l’urne plutôt qu’à la gourmandise. Une abstention vaut bien l’autre. Je pense dîner tôt et frugal, certainement un brin fatigué d’avoir passé la journée à dédicacer avec quelques collègues nos ouvrages dessinés place Kléber à Strasbourg dans le cadre du festival  “Entendez-voir” qui nous accueille généreusement sur son site. Nous y serons également samedi ainsi que dimanche. Cette joyeuse et conviviale manifestation  culturelle commençant à dix heures nous  aurons juste le temps d’aller déposer le bulletin dans l’urne à l’ouverture du bureau de vote avant d’aller nous faire voir à “Entendez voir”. Voter c’est comme le viandox, le foot ou encore  les horreurs de Jeff Koons qui défigurent l’espace public, c’est pas parce qu’on n’aime pas qu’il faut en dégoûter les autres. Certes on peut aussi aimer les trois mais c’est plus rare. Je dis ça , je dis rien .

Mourir d’aider

Les représentants du peuple ont voté pour l’introduction de l’aide à mourir dans le projet de nouvelle loi sur la fin de vie. A main levée s’il vous plaît – j’ai bien dit levée, pas tendue qu’on ne vienne pas me prêter des propos qui s’avéreraient plus que douteux-. Il devient  évident que dans ce pays, quel que soit le sujet abordé, tout le monde n’en fait qu’à sa tête et personne n’écoute les êtres les plus compétents et concernés. Il s’agit ici de l’ensemble du personnel soignant ainsi que les membres de la très sérieuse et respectée société française d’accompagnement et de soins palliatifs qu’on ne peut décemment pas confondre avec une bande de drôles se réunissant  pour faire pression sur l’industrie de la confiserie afin de faire figurer les différent émulsifiants possiblement cancérigènes sur l’emballage d’une friandise dont le nom précède “voilà les Dalton ” dans la célèbre chanson de Joe Dassin. Entre autres. Pour faire bref, on vient  de décider qu’il va bientôt être redoutablement plus facile d’organiser le suicide assisté. Certes tout cela doit encore passer en relecture et autre rééquilibrage et bien sûr par le sénat dont par respect pour leur fonction on ne parlera pas de la moyenne d’âge de ses membres. Et nous sommes à moins de quatre semaines des élections au parlement européen. On en vient à espérer que les fameuses éruptions solaires qui supposément affolent tant notre météo donnent raison aux complotistes de kermesse et déconnectent tout le bazar. Sinon j’y vois définitivement plus aucune raison de douter de la théorie du karma, car autant de conneries dans une seule vie  ça me parait vraiment difficile.

Peau de Bal

Quel bal? Mais le grand voyons, celui des faux culs. Ce haut lieu du divertissement du bon goût républicain et des mondanités au parfum d’imposture démocratique qui a lieu sans discontinuité depuis si longtemps qu’on n’a plus trop souvenir de qui peut bien l’avoir inauguré. Ce moment favori que la tartuferie nationale privilégie pour se retrouver, danser, se baffrer et débattre. Évidemment, la tenue correcte est exigée. Aussi le port de l’écharpe tricolore y est il d’autant plus discrètement encouragé qu’il est garant d’une exonération du ticket d’entrée qui comme toute manifestation certifiée élitiste est assez élevé. La danse et les agapes annoncés ne sont qu’un prétexte. On y vient surtout pour faire et défaire, en un mot pour juger. C’est donc un tribunal me répondrez vous sur un ton interrogatif?. Certes et il n’y a pas de mais. Aussi faut-il choisir un accusé. Le choix de la vindicte administrative des nantis de ce Davos de fête foraine du moment vient juste de tomber. Sa cible est un humoriste. Un bateleur sévissant sur les ondes d’une antenne du service public grâce auquel un détail de l’anatomie masculine dont l’évocation est généralement cantonnée aux amphithéâtres des académies de médecine a pu bénéficier d’une surexposition médiatique sans précédent. Tout le monde aura reconnu l’évocation de ce petit capuchon qui recouvre le gland du penis masculin que l’on nomme prépuce.Essayons de faire court en résumant. Un saltimbanque comparaît aujourd’hui 16 mai avec de fortes chances de se faire virer de l’antenne du service public sur laquelle il sévit non pas en raison d’une blague qu’il a commise à propos d’un chef de gouvernement d’un État souverain mais parce que cette blague il l’a commise deux fois!  Il aurait eu bien tort puisque la justice saisie lors de la première fois n’avait rien vu là de bien insultant. D’ici à penser qu’ elle avait trouvé ça drôle, pourquoi pas?Cela dit, une telle procédure, dans le milieu de l’humour, pourrait signifier qu’une facétie comique issue de la tradition orale n’a la vertu d’être drôle qu’une  seule fois. Pourtant les blagues qu’on se raconte à répétition ne voient que rarement leur effet comique se disperser. (personnellement mes deux favorites depuis pas mal d’années sont celle de Joseph égaré au paradis et celle de Chirac et Colin Powell, mais je ne les raconte qu’en dédicace, il faudra donc venir à la prochaine séance) Aussi finissons en, qu’on les dégage tous, enfin, tous ces blagueurs à la noix, ces bras cassés de dessinateurs, de fous du Monarque sur lesquels on verse une larme de circonstance quand on les dézingue pour mieux virer sans états d’âme  les survivants la semaine suivante avec la sempiternelle ritournelle de la possibilité de rire de tout ,n’est ce pas, mais pas avec tout le monde. Virez les tous, vous avez la liste, parquez les dans un quartier  excentré ou dans un camp spécial, créez un ghetto des emmerdeurs et créez une ligue de l’humour de bonne vertu avec la blague carambar comme étalon. Parce que si ça continue on ne pourra même plus citer ce summum de l’humour Almanach Vermot mille neuf cent un qu’est le fameux “comment vas tu yau de poêle? ” sans être poursuivi pour offense par le syndicat des ramoneurs. Ainsi que celui des matelassiers quand vous répondrez “et toile à matelas,”…Ou alors, bien mieux: éradiquez, organisez la saint Barthélemy des irrévérencieux, le ragnarok des saltimbanques de tous ceux qui n’arrêteront  jamais de dénoncer une connerie que la cognée du bon sens ne saura jamais abattre. Et puis à tant faire, atomisez l’industrie du crayon et du papier comme ça vous serez tranquilles. Mais nous sommes une bande de petits malins, on a fait des réserves et on a de quoi voir venir pour un bout de temps, il n’y aura pas de retraite et quand un bon orage magnétique sera venu réduire à néant vos ridicules artefacts d’intelligences artificielles on vous réapprendra à tenir un crayon, et à la fin on ira dessiner sur vos tombes. Foi de vieux hippie sans prépuce.

Show devant !

Nous voici donc en Mai de quelques pas avancés. Et mouillés pour ne pas changer. Pourtant avec ce calendrier providentiel de jours fériés c’était l’aubaine de fêter dignement le mois aux trois jolis lettres dont le sobriquet nous invite à faire ce qui nous plait. Ainsi la semaine sera courte , d’autant plus au vu des réjouissances qui s’annoncent. Charité bien ordonnée commençant  par soi-même il me faudra éviter de m’étendre sur les réjouissances liées aux célébrations et autres commémorations qu’elles soient guerrières ou chrétiennes. Le spectacle déprimant du fils de l’empire céleste venu voir à quoi ça ressemble un pays des droits de l’homme auquel il fourgue toute sa quincaillerie et la meute des prétendants à une place éligible sur les différentes listes des partis en présence n’ont rien d’inspirant. Pas plus que le énième humoriste se faisant virer de la radio de service public. Fermez le banc. Chacun célèbre comme il peut , j’ai choisi d’aller là où l’on m’a invité. C’est le festival “Rock and Jive” qui a lieu dans le cadre très élargi de l’Illiade  à Illkirch Graffenstaden. J’y dédicacerai mon nouvel album bien sûr et pourrai partager avec joie la passion de tout un monde fan de ces années où les  robes à petit pois étaientt ( elles le sont toujours ) le summum de la fraîcheur et de l’élégance. Ça débute  ce mercredi 8 mai  et ça court jusqu’à dimanche.Je vous mets le lien, ça aide car les horaires sont assez élargis.

et le dessin du jour bien sûr

https://www.pinupdalsace.net/elsassrocknjive

Kafka à la piscine

Finalement la météo de cette fin de semaine va peut être nous être profitable à nous autres qui écrivons, dessinons et publions autant de livres pour, si l’on en croit les Cassandres de kermesse, de moins en moins de lecteurs.Il pleuvra les trois jours de fin de semaine aussi nul besoin de prétexter un rendez vous piscine, on vous offre un grand bassin de taille olympique avec nageurs et sirènes de tous gabarits, de la star multi médaillée qui publie à un rythme frénétique  au petit poisson dont c’est le premier plongeon mais qui a bien l’intention d’occuper un coin de bassin. Ça commence vendredi et ça nage jusqu’à dimanche. S’il n’y avait que moi je comprendrais qu’on boude quelque peu l’évènement mais il y a quand même cent quatre vingt dix neuf autres nageurs ou baigneurs c’est selon. Kafka disait “bien sûr je nage comme les autres, mais contrairement à certains je me souviens de l’époque où je ne savais pas nager ”  Sacré Franz toujours le mot  pour (mou)rire… Bon j’ai l’avantage de pouvoir argumenter d’un tout nouvel ouvrage ça aide, mais cela sera t il pour autant suffisant ? C’est à St Louis ( Haut Rhin, pas Missouri) c’est vendredi de 14 h à 20h samedi de 10h à 19h et dimanche de 10h à 18hJe serai au stand numéro 6 aux éditions des Tourments c’est sur le côté gauche je dis ça , je dis rien 

Le zeitgeist des lapins

Quelle coïncidence troublante entre l’actualité politique et ma petite actualité éditoriale.Je m’explique.La Lieutenance Générale du Royaume, lasse de voir son chaton pompidolien échouer lamentablement à attrapper les souris que le jeune rat national a déjà rassemblé à hauteur de trente pour cent, s’est trouvée une nouvelle cible de vindicte giboyeuse aux  circonstances aggravantes; le lapin. Or, le souci étant grand en haut lieu de froisser le moins possible les défenseurs de la cause animale et autres adeptes de singeries véganes,  il s’avérait nécessaire de  trouver une alternative à une saint Barthélemy des terriers. Ils ont fait fort. On ne dézingue plus, on taxe! Et pour un motif hautement justifié preuve d’un non sens civique trop récurrent. Le peuple de la garenne a trop tendance à ne pas honorer les rendez-vous qu’il a pris auprès des instances médicales. Si fait, les tronches de Bercy qui ne sont pas foutues de boucler un budget dans les clous se sont révélés experts comptables en calculs de lapins posés par des lapins poseurs. Vingt sept millions qu’ils sont, que nous sommes devrais je dire. Vingt sept millions à poser des lapins aux bons thérapeutes alors qu’ils avaient mis entre trois et six mois à obtenir un rendez- vous pour se faire inspecter le râble, le poil de bourre ou un certificat de complaisance pour éviter le vaccin contre la myxomatose. Dorénavant il nous en coûtera cinq boules par lapin posé ! C’est peu cher payé pour si peu de civisme et de respect face à des professionnels débordés et hautement qualifiés d’autant plus que les salles d’attente, qui comme leur nom l’indique sont des endroits où l’on attend quelquefois des heures, sont chauffées et décorées et on peut y lire la presse Bolloré sans rien louper de l’actualité des amours des têtes couronnées.Cinq boules c’est peu mais multiplié par vingt sept millions ça fait un sacré paquet de trèfles mes lapins! Cela dit rapporté aux vingt milliards que Nono les bons tuyaux doit trouver pour boucler son budget c’est queues de cerises et fanes de carottes. La taxe lapin que ça va s’appeler. Forcément on n’allait pas appeler ça la taxe dindons ou la taxe pigeon. Ah mes agneaux!Je devrais en frémir d’ effroi mais j’y trouve plutôt matière à me réjouir. il y a de quoi. Aujourd’hui est arrivé par transporteur mon nouvel album et c’est justement un ouvrage sur les lapins. Incroyable! J’y vois plus qu’un signe, j’y vois la marque du Zeitgeist, l’esprit du temps. Aussi me vois-je bien obligé de pratiquer une démarche équivalente en taxant à mon tour.La taxe ou la redevance pour acquérir ce superbe album illustré de râbles à la rotondité parfaite et aux couleurs chatoyantes entièrement réalisé à la main est de vingt deux pauvres euros et cinquante misérables cents. Ça n’est pas remboursé par aucun régime de santé, ça se saurait et un peu que le cœur m’en fend rien qu’à l’idée de creuser encore plus profond le fameux trou des dépenses sociales. Il n’est pas nécessaire de prendre rendez-vous pour se le procurer car on peut venir en consultation à toute heure au cabinet de travail dont l’adresse est indiquée comme à l’accoutumée en bas de page et je suis toujours heureux d’offrir un excellent café le temps de la dédicace. ou de l’échange. On pourrait se donner rendez-vous lors des futures manifestations liées au livre mais je préfère vous dire que ça commence demain. Je vous ferai le coup classique du grand cerf dans la forêt qui regarde par la fenêtre quand vous viendrez frapper à l’huis, puis entrerez  pour venir me serrer la main tout plein de gratitude à l’idée de votre si généreuse contribution à l’équilibre de mon budget si difficile à maintenir surtout les vingt sept derniers jours du mois. Vingt sept encore. Trois fois neuf. Le chiffre fatidique. Que du bonheur ! 

Le mauvais mot

Il y a cinquante ans jour pour jour, l’ancien banquier de chez Rothschild et agrégé de lettres devenu président à la faveur de la démission du fondateur de la cinquième République, usé par la maladie, rendu difforme par la cortisone, quittait le devant de la scène pour l’envers du décor.il allait laisser la place à un monarque de kermesse, polytechnicien accordéoniste amateur et emboutisseur de camion de laitier au petit matin qui était son ministre de l’économie et qui allait être élu avec le plus mauvais score de la cinquième République.Un demi siècle plus tard, un rapide survol du paysage politique national vient nous conforter dans ce que la lecture de Bourdieu nous avait déjà révélé, à savoir cet entêtement biologique que mettent les élites de tous bords à se reproduire.Voyez. Un autre ancien thuriféraire de la banque Rothschild est aux commandes avec à ses côtés un agrégé de lettres tellement occupé à diriger l’économie de la France qu’il a le temps d’écrire des bouquins à l’érotisme aussi torride qu’une otarie sur la banquise.Donc plus ça change, plus c’est la même chose.Aussi l’instant est-il propice à s’intéresser aux métiers de la finance et de l’économie. En un mot de la banque.Tout le monde le sait grâce à la sagesse populaire que la météo un tantinet  contrariante de ces derniers jours rend encore plus pertinente; un banquier  c’est un type qui vous prête un parapluie et qui vous le reprend quand il pleut.Mais peut-être est-il temps de rappeler quelques précisions sur l’homme et son métier. A l’origine, le métier de banquier, à Gênes ou à Venise, se faisait en public sur un banc. C’est là que l’on venait voir l’homme de finance afin de fixer les modalités et conditions auxquelles vous alliez pouvoir prétendre au statut de débiteur. Si le banquier pour une raison venait à faillir à ses engagement on brisait son banc “Banca rota”, Banqueroute. Voilà le mot.Je tire ces réflexions intéressantes d’un fort pertinent petit ouvrage  collectif paru aux éditions Fakir du pas encore député à l’époque Ruffin dont je ne peux que recommander la lecture fort instructive à chacun. L’ouvrage est certes daté. (*) A  sa parution, en conclusion, les auteurs prévenaient bien que le scénario de la banqueroute n’était pas encore d’actualité mais qu’il importait de s’y préparer avant que cela n’arrive. Fatalement. C’était il y a onze ans. Nous y sommes.C’est pire qu’une faillite qui est là à notre porte car c’est plus qu’une cessation de paiement, c’est un “défaut” de paiement, un état d’insolvabilité que l’on nomme du joli terme  de déconfiture. Car c ‘est bien de ce terme qu’il faut user quand il est devenu évident que depuis trop longtemps on n’a pas tiré les conséquences, au sein d’une nation, de l’état de son activité économique en aggravant sciemment la situation au préjudice des clients, des fournisseurs, des salariés bref des citoyens. C’est vous, c’est moi. Cela porte l’autre joli nom de délit, et ça résulte bien tristement d’un comportement frauduleux ou malhonnête. Que faire ? La joyeuse bande des délictueux et autres ne peut plus comme au bon vieux temps qui va de Philippe le bel à Poincaré piquer le pognon à ceux qui en ont et repartir pour un tour car le marché est là avec sa fameuse main invisible. Impossible au petit Gabriel, qui n’était même pas né, de refaire le coup du 28 mars 83 du père Maurois ; on contrôle les changes, pas plus de mille cinq cent francs en devises  étrangères pour chaque français. Tout le monde passe ses vacances en France… Ah le bon temps d’avant l’Euro. Alors quoi? C’est simple. Ils vont faire ce que font les parents honteux lors d’une fin de mois difficile. ils vont aller piquer dans la tirelire des enfants. Promis juré mon chéri on te les rend le mois prochain. Plus que honteux, lamentable.Les enfants c’est vous c’est moi. Vous le savez bien depuis le temps qu’on nous infantilise à coups de peurs à la con. Immigration, virus, terrorisme, phobie par ci phobie par là dans une ambiance de cour de récréation où on nous incite à nous mettre sur la tronche ou à débiner au moindre pretexte fallacieux.Mais si on prend le temps de grandir un peu on peut très bien envoyer bouler papa et maman ainsi que toute la sainte famille, après tout on a rien du lièvre de pâques ou du père Noël.Planquez les tirelires, et planquez les parapluies!

Le mauvais mot pour le dire

Pauvre Bruno, pauvre Gabriel et pauvre Emmanuel. Il y a un truc que les premiers de classe et leurs têtes bien pleines ont en horreur, en abomination suprême, c’est la perspective de passer du statut de fayot assis au premier rang à celui de cancre avachi près du radiateur, au fond de la salle de classe. La faute à qui? Des résultats en dessous de l’attente, des objectifs fixés loin d’être atteints et leur corollaire;  la mauvaise note. Et là, ça vient de tomber. Le déficit de la cinquième puissance mondiale est très au-dessus de ce qui était attendu.Il va atteindre les 5,5% comme quoi il n’y a pas qu’en prévisions météorologiques que pèsent sur ce pays des soupçons légers d’incompétence, en politique économique aussi. La dette publique c’est le contraire du bulletin scolaire, il faut être en dessous de la moyenne, pas au dessus! La France est à 22 points au-dessus de celle de la zone euro qui est de 89,9%. C’est peu dire qu’on a passé le plafond, on l’a crevé, le grenier et la toiture avec.  “Sky is the limit “comme on dit chez les aviateurs.En pleine période du baccalauréat, juste après les élections européennes la Commission, avec un grand C, publiera ses recommandations budgétaires pour 2025 pays par pays, et là, les mauvais élèves français vont se faire tirer les oreilles car ils vont se prendre en pleine tronche la fameuse procédure très désagréable dite de “déficit excessif”. A Bercy on préfère qualifier ça de “dérapage très très rare…” Pour ceux d’entre vous qui sont nés bien avant l’euro et qui auraient besoin d’une image je leur évoquerai ce bon temps scolaire où en conseil de fin d’année on venait vous annoncer que faute d’efforts suffisants il allait falloir envisager un cruel redoublement bien pourrisseur de vacances d’été et prometteur de dérapage paternel redouté.22 points au-dessus de la moyenne, c’est le troisième ratio le plus élevé de l’Europe après la Grèce et l’Italie. De quoi figurer sur le podium des plus mauvais élèves. Juste avant la guignolerie olympique. Jolie médaille pour un dérapage!Sans compter la suprême pétoche  du coup de grâce à redouter de ces saletés d’institutions que sont les agences de notation, ces genres de parcours sup pas cool pour les mauvais élèves européens, en plus vicieux bien sûr. Un peu comme le guide Michelin et ses étoiles sauf que là il s’agit de la première lettre de l’alphabet.Pauvre patron de Bercy et son armada d’inspecteurs des finances désoeuvrés, pauvre Premier Ministre qui risque sérieusement de dormir moins que ses quatre heures quotidiennes. Pauvre Monarque un peu à la dérive.  Il n’a plus de templiers à liquider comme Philippe le Bel en s’emparant de leur trésor. Il n’a pas un Sully qui envoie péter tout ce qui est soupçonné d’un parfum illégitime au pays du labourage et du pâturage du bon Henri. Il n’a pas un Colbert pour faire le procès des Arnault, Pinault et autres Bolloré de l’époque. Pas plus qu’il n’a un directoire pour faire main basse sur tous les biens de l’Eglise et encore moins un Poincaré qui ose ratiboiser de 80% la fortune des rentiers.Il  lui resterait bien l’option d’une bonne guerre mais il n’est pas Napoléon troisième du nom et surtout il semblerait qu’on a un peu trop vite bazardé nos munitions et notre artillerie de pointe pour soutenir l’ Ukrainien…Sans compter un récent rapport sur le problème de l’obésité qui gagnerait nos vaillants militaires.D’autant plus qu’il nous a déjà dit qu’il fallait nous serrer la ceinture. Vite des bretelles ou on va finir en slip!Dans les années trente en Allemagne les historiens révèlent qu’une lecture rapide de la presse et une oreille attentive à l’écoute des ondes suffisaient pour s’étonner de la fréquence à laquelle revenaient quotidiennement les mots de race et de sang augurant rien de bien encourageant. Ce matin, cinq minutes dans la file d’attente au bar tabac presse du village à subir l’écran de télévision allumé et le survol des unes des différents quotidiens de la presse  nationale et régionale m’ont suffit pour saisir l’ambiance de l’élément de langage dominant du jour et des jours à venir . La dette, la dette , la dette…On se trompe de mot.(à suivre )