Nancy soit-il !

Tout ce que l’Alsace compte de têtes pensantes politiques se mobilise pour essayer de vainement nous faire croire qu’une réflexion est en cours sur l’avenir de l’Alsace à l’horizon 2030. Et attention hein, ce n’est pas de la rigolade, ça fleure la démocratie participative et tout l’arsenal de brimborions sortis de la boîte à outils des artistes de la pensée unique locale. Avec tables rondes citoyennes à la l’hôtel de la Région et relais, compte-rendu cire pompes en quadrichromie au sein du cahier régional du tract néo libéral…
Seule ombre au tableau : j’ai comme la mauvaise impression qu’on vit dans la même région mais pas sur la même planète ! Il me semble qu’un premier ministre tout récemment nommé nous a balancé son petit missile jacobin bien programmé pour une fusion impact dans un très proche futur, non ?
Les Lorrains ,qui ont un sens bien plus réaliste face aux dérisions et coups tordus de l’histoire vu que le seul grand homme qu’ils peuvent revendiquer dans leur héritage est une femme, se marrent… Ils savent déjà que la future région du Grand Est aura son siège à Nancy qui est bien plus proche de Paris que ne rêvera jamais Colmar de l’être (j’écris Colmar car c’est la ville d’Alsace dont le maire est le plus parisien). C’est bon pour le commerce, surtout celui de la place Stanislas où l’expresso  doit déjà dépasser les deux euros cinquante en terrasse à l’heure où je vous écris, alors qu’à Strasbourg on peut encore se caféiner en dessous de deux euros avec vue sur le plus haut monument de la chrétienté en prim’ e! Bon j’avoue que la vue offerte place Stanislas n’est pas mal non plus. La République n’a jamais pu se penser autrement que par un centre, même dans ses sous-divisions. Remballez vos équipements, et arrétez de brûler l’argent des contribuables en d’inutiles et dispendieuses études, les jeux sont faits ! Ce sera Nancy ! C’est déjà plié. En souvenir de services rendus à la France par le Duc Ren . J’ai connu dans mon enfance d’excellents éducateurs dont le mois de janvier était rythmé par la commémoration émouvante de deux événements importants à la charge émotive aux antipodes l’une de l’autre : la douleur liée à la perte inconsolable de “notre bon Roi Louis”  fin janvier et la fierté d’avoir fait rendre l’âme au Téméraire au début du même mois lors de la bataille de Nancy et ainsi sauvé le royaume. Quand certains Lorrains vous disent le royaume, ce n’est pas de celui des cieux dont ils parlent, mais bien de celui de France, quoique le costume qu’ils portent puissent laisser supposer le contraire. Les quelques  survivants nostalgiques se marrent. Début janvier, ils sont allés silencieusement rue du Maurre se recueillir sur l’endroit supposé ou repose la dépouille de Charles (le Téméraire bien sûr, l’autre le Grand repose à Colombey-les-deux-églises; c’est aussi en Lorraine). Ils ont célébré le cinq cent trente septième anniversaire de la disparition de l’empêcheur de régner en rond d’un autre bon roi Louis. Puis le président élu de ce petit groupe occulte et  néanmoins très puissant a appelé le locataire de l’Elysée et a négocié la place de choix que se doit d’occuper la capitale des ducs de Lorraine dans la prochaine réorganisation territoriale de la république au regard des services rendus dans l’Histoire.  Quand on s’appelle François, la seule évocation des Louis suffit à vous faire rentrer dans le rang. Au même moment, le président de la région Alsace et ses amis partageaient la galette des rois avec une quelconque corporation à l’hôtel de la région. On ne sait plus qui a eu la fève.
Les mirabelliers sont en fleurs et on nous annonce un coup de gel pour les prochaines nuits. Je suis né et j’ai grandi en Lorraine. C’est l’endroit idéal ou naître et s’épanouir; quand on est une mirabelle…

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