Gros macho et petite Batho

Un chef d’état attend des mois avant de virer son ministre du budget, roi de l’évasion fiscale et fiéffé menteur qui ébranle son gouvernement et fait perdre une élection partielle à sa majorité. Des parlementaires invitent sans problème un ancien cacique de la politique française multirecidiviste en frasques sexuelles et tout le monde se presse pour écouter son cours d’économie réac sans état d’âme. Depuis plus d’un an, un ex candidat à la primaire socialiste devenu ministre du redressement productif jouit d’un ton de parole, ramenant sa fraise à tout bout de champ (de fraises…) dans la plus grande indulgence.
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Mais qu’une ministre femme l’ouvre, alors la réaction ne se fait pas attendre une demie journée. La première, qui venait de se prononcer maladroitement sur un business juteux, on la déplace car le gouvernement n’ayant pas deux mois ça la foutrait mal de la virer… La seconde, hier, s’est juste émue un peu franchement de voir le budget de son ministère sacrément amputé alors que son rôle est primordial. Qu’à un an de distance les deux femmes aient été ministre de l’écologie en dit long sur la considération écologique de ce gouvernement. Aussi peut-on légitimement se demander comment deux ministres d’EELV peuvent-ils encore rester pantoufler dans un gouvernement de vieux réacs machos et mysogines. (ça n’est pas un pléonasme, on peut très bien être une caricature de macho sans aucune mysoginie et réciproquement). Si le parti écologiste veut se préserver quelques maigres chances de crédibilité lors des prochaines consultations électorales, il aurait plutot intérêt à faire son examen de conscience et  rapidement agir sinon, bientôt, même le brun dans ce pays sera plus crédible en matière d’écologie que ce vert ringardisé et balkanisé à outrance que l’on a juste appâté pour pouvoir gouverner tranquillement en fredonnant la vie en rose.

Deux textes de lois primordiaux pourraient avoir une incidence considérable sur la vie de cette nation si, dès à présent, un consensus sur la volonté de les voir aboutir pouvait se mettre en place. Il s’agit, d’une part, de la loi sur la limitaion des mandats et des fonctions d’élus dans le nombre et la durée. Et, d’autre part, de la loi sur la parité. Il y a de fortes chances qu’elles ne voient le jour que tardivement, lourdement amendées et gravement dénaturées. Aussi n’aurez-vous jamais la chance de voir un Montebourg, un Peillon ou leur clone prendre un congé de paternité ou quitter leur bureau pour aller chercher leur enfant à la crèche, sous le regard désapprobateur de leurs collègues de travail. Il y a trente ans, un futur père de famille quittant son poste de cadre pour élever son enfant sans contrepartie financière passait pour un hérétique furieux. Je peux en témoigner. Rien n’a changer et rien n’aura changé dans trente ans. Nos vieux machos cumulards de députés maires-conseillers-directeurs de superstructures-présidents de com com et cachetonneurs de conseils d’administration à vie n’ont rien à craindre. Ils ont encore de belles années devant eux avec dispenses de vaisselle et de ménage assurées. Ce n’est plus une république, c’est une bananeraie. Une immense plantation de bananes, propriété en fait des états-unis puisqu’ils viennent, au mépris du droit international le plus élémentaire, d’en faire interdire le survol à l’avion d’un chef d’état sud américain, sous prétexte de l’hypothétique présence à son bord d’un transfuge menaçant la sécurité intérieure de leur pays.

Allez, il n’y a pas qu’Edith Piaf dans la vie on va se mettre un petit Trenet:

“pauvre Franceuuu, cher pays de mon enfanceuuuu”.