La réponse est oui mais quelle est la question ?

Ils sont trois petits garçons, bien coiffés, raie au milieu et propres sur eux. Tout sauf des sales gosses qui ne sont plus vraiment en culottes courtes, car leur léger embonpoint sans trahir les excès de toutes sortes, laisse quand même supposer que leur quotidien n’est pas fait que de riz complet carottes. Ils ont une petite question à nous poser, ils s’y sont mis à trois. Nous, ce sont le million deux cent soixante mille et quelques électeurs résidants en Alsace. Mais, comme tous les petits garçons timides, ils ont à coeur d’être sûrs de la réponse avant de poser la question. Aussi, à grand renfort de communication, ont-ils trois mois pour vous convaincre qu’à la question qu’ils vont vous poser en avril il serait hautement souhaitable que vous répondiez par l’affirmative. Certes. Mais pour autant vous aimeriez quelques précisions sur la dite question : sa nature pour commencer, et surtout, ne serait ce que sa formulation exacte ?

Et voilà ! C’est bien caractéristique de l’attitude locale que de vouloir tout de suite compliquer la situation en exigeant pléthore d’explications dont l’ultime effet sera de vous embrouiller l’esprit plus qu’autre chose, vous qui avez déjà un mal fou à comprendre votre programme télé dont le vocabulaire n’est pourtant riche que de de deux cent soixante quinze mots….
C’est pourtant simple. Un petit président du Conseil régional d’Alsace et deux petits présidents de Conseil général respectivement du Bas et du Haut-Rhin, un peu las de jouer dans leur cours de récréation différentes ou un peu à l’étroit, on ne sait c’est selon l’humeur l’un ou l’autre ou les deux… Bref trois encharpés tricolores ont décidés d’unifier leurs terrains de jeux faisant fi de leurs différends et cédant à l’irénisme faux cul triomphant décidément à la mode toutes familles politiques confondues. Pour cela ils ont néanmoins besoin de votre approbation , aussi vous font ils savoir qu’une question va vous être posée à laquelle il serait hautement souhaitable que vous répondiez par l’affirmative car la cour des grands et tous les profs du pays, sans oublier le directeur de l’établissement, ont les yeux braqués sur vous et sur l’expérience unique et déterminante pour l’avenir de l’établissement nation que vous êtes sur le point de vivre.Il faut admettre qu’une telle consultation n’est pas sans comporter quelque risque. Cela va se passer entre des fêtes de Pâques, très précoces cette année, et des vacances de printemps attendues avec impatience…Sans compter avec le soleil qui risque d’être de la partie. D’ici à ce que un nombre relativement restreint d’entre vous juge opportun de se déplacer jusqu’au bureau de vote… Aussi les trois petits chenapans prévoyants afin d’éviter un bide référendaire malgré tout  plausible et voulant se prévaloir de revendiquer la paternité d’un succès médiatico politique retentissant ont ils essayé de de faire valider le  projet au cas où moins de vingt cinq pour cent d’entre vous , inscrits sur les listes officielles, se déplaceraient ce jour là.
Mais la cour des grands , conseil des profs en tête, ont été intransigeants envers les garnements en culottes courtes et écharpes tricolores qu’ils ont retoqués à l’oral  et fortement soupçonnés de vouloir modifier les règles du jeu démocratique.

On en reparle Charles?
T’hallucines Marine, pendant trois mois, on ne va parler que de ça…