La locataire chimérique

Qu’est ce qu’un boulevard? Si l’on en croit le petit Robert, pas Charlebois ni De Niro, qui d’ailleurs sans être très grands sont quand même de taille moyenne, non, le dictionnaire en deux volumes, celui des noms communs et des noms propres. Lequel nous définit un boulevard comme une rue très large plantée d’arbres. Il n’est pas précisé si c’est des deux côtés que sont plantés les arbres, mais on peut à juste titre penser que si cela était, le terme employé serait “bordée”. Bref. Le Français, j’entends par là le citoyen de France, pas la langue ni le théâtre prestigieux, est bien connu pour être peu calé en géographie. Pour autant, il sait que Paris est la capitale du pays où il est né, où il habite ou bien  encore où, si des concours de circonstances heureuses ou moins heureuses l’ont guidé et si sa demande de naturalisation a été acceptée, il est bien heureux de vivre. Par ailleurs, on peut sans exagérer ni mentir que si le rêve de chaque citoyen est d’être propriétaire, ce fantasme là atteint des sommets inaccessibles au plus grand nombre d’entre nous qui oseraient s’imaginer propriétaires à Paris. Quant à la location, n’y pensez même pas, ça vire carrément au cauchemar. Pourtant, dans cette jungle que représente le marché immobilier de la capitale, il est un appartement prestigieux dont tout citoyen, s’il le désire, du plus pauvre au plus fortuné, peut rêver d’être locataire avec l’assentiment de millions d’autres rêveurs. Ce bien locatif est sis au numéro cinquante cinq du faubourg saint Honoré dans le très cossu huitième arrondissement de Paris. C’est un ancien hôtel particulier dont le bail de cinq ans est reconductible une seule fois. C’est l’Elysée, la résidence principale et officielle du Président de la République française. Y accéder comme locataire est un chemin long et semé d’embûches. De coupe gorges en ruelles, de tours en détours, de sens interdits à voies sans issues.Le ci devant actuel locataire videra les lieux en deux mille vingt sept. Seuls les français encore au sein de leur mère et ceux qui sont dans le comas ignorent cette information.  Ainsi que la  la liste des candidats à la reprise qui, non encore officielle, est déjà bien longue. Il y en a qui partent de loin mais qui auront du mal à trouver le bon itinéraire, d’autres qui en sont déjà, en tant que domestique ou autre, mais dont on ignore encore s’ ils auront le petit mot de recommandation de l’actuel locataire. Puis il y a les  chevronnés, ceux qui ont déjà à une ou plusieurs reprises échoué de peu. Parmi ceux-là, vous comprenez maintenant où je voulais en venir, il y a une prétendante qui a un BOULEVARD, un vrai, devant elle. Aussi les arbres de cette large et longue  rue, car le petit Robert, encore lu , nous a bien mentionné qu’elle était plantée d’arbres, ces arbres là cachent une sacrée forêt  dont on peut imaginer qu’elle n’est pas une simple illusion grâce à deux informations qui tombent fort à propos…La première concerne les résultats d’un sondage publié aujourd’hui qui nous indique que désormais quarante quatre pour cent des français, c’est vous, c’est moi, estiment désormais que le Rassemblement National est en mesure de gouverner ce pays. c’est cinq pour cent de plus que l’an passé et il y a encore quatre ans à tirer. Quatre années pendant lesquelles les conneries qui avaient déjà tendance à s’accumuler vont vraiment voler en escadrille et faire grimper les sondages et affoler les compteurs.J’apprends également que le patron d’une fédération départementale LR suivi par une dizaine d’élus également encartés LR et anciens de l’UMP annoncent leur adhésion au RPR? Mais le RPR n’existe plus allez vous me rétorquer ayant été dissous par Jacques Chirac et Alain Juppé en L’an 2002!. Naïfs que vous êtes et naïfs que je suis à vos côtés ! Le nom RPR a été racheté par le Rassemblement National qui en a fait un micro parti ! Sans blague !  C’est donc qu’il était à vendre, c’est donc que la droite républicaine était à vendre, avec les bottes dans lesquelles elle se tenait bien droite ! C’est ça le business mes chéris, l’offre, la demande. Je sais , je sais vous n’avez rien demandé, mais vous n’aviez rien à offrir non plus. Alors on l’a offert à ceux qui ont allongé.Je me demande à quoi ça sert tous ces plus ou moins grands discours quand on peut juste se fendre d’un petit dessin …Peut-être suis-je un bavard frustré?…