Orwell et le Schpountz

On peut penser que ce covid, là, a fait bien des dégâts matériels certes mais également mentaux. A se demander si les  gentils administrateurs de ce pays ( car il n’a pas suffit de changer l’intitulé de l’ ENA pour que ses thuriféraires disparaissent et deviennent autres que des administrateurs) n’ont pas gardé quelques séquelles qui, combinés aux effets dévastateurs de la canicule, leur ont un peu ramolli la cervelle. Déjà depuis belle lurette la moitié de ce pays utilisait encore l’acronyme ANPE et n’arrivait pas à s’y faire à ce pôle emploi. On en a deux des pôles, celui du nord et celui du sud et même qu’ils sont en train de sacrément se déglinguer…alors nous en balancer un pour l’emploi?… Désormais quand vous traverserez la rue, ce ne sera plus pour un emploi ce sera pour un travail, et comme vous êtes un peu lents à la réflexion et qu’il pourrait vous tomber dessus comme une crise d’identité on vous précise bien que ce travail vous allez le trouver en France qui, comme vous avez du l’apprendre à l’école de la République, est votre Patrie et celle des droits de l’homme, l’endroit où sont vos foyers, vos amis, vos familles. Pas un seul larbin pour, à un moment donné dans la chaîne de commandement, dénoncer l’énormité de la chose. Les mêmes crétins nous ont déjà gratifié d’une transformation du minimum vieillesse en  solidarité aux personnes âgées: S.P.A ! Les chiens perdus apprécieront. Bien sûr il y a le A d’allocation devant mais à la prononciation, il disparaît!  Allez les vieux, couchés, à l’Ehpad ou à la niche!… Ce pays a acquis grâce à quelques petits malinsivres de fatuité et d’intelligence autant que débordants d’incompétence une telle épaisseur dans la connerie qu’on en vient à se demander, à la relecture d’Orwell ( car à votre âge on ne lit pas Orwell, on le relit)  si finalement sa fiction n’était pas un brin gentiment surestimée dans l’horeur. Pagnol qui certes n’était pas Godard mais nous a apporté bien du bonheur quand même résumait bien la situation quand dans la bouche de Charpin il livrait sa délicieuse réplique avec cette intonation inimitable: ” Pôvres, pôvres, pôvres couillons!…”j’ai pris la liberté de le mettre au pluriel…Mais il n’y a pas que pierrot le fou dans la vie, le schpountz c’est bien aussi…