Morale et pot de confiture

Tout cela est parti d’un article de “la décroissance” qui se référait à une chronique de Kairos l’excellente autre revue de la décroissance qui nous vient de Belgique et qui s’étonnait à travers la très rocambolesque et  médiatique  affaire Epstein  (vous savez le fameux pourvoyeur de très jeunes femmes dispendieuses de faveurs sexuelles à des membres éminents du gotha planétaire retrouvé suicidé dans sa cellule haute sécurité américaine) oui qui s’étonnait de la facilité avec laquelle des personnes dont la culpabilité ne faisait aucun doute pouvait grâce à leur puissance financière se refaire une santé médiatiquement morale en créant diverses fondations ou sociétés sur des sujets porteurs comme l’écologie, le développement durable et autres. Et cela en bénéficiant bien entendu d’un relais médiatique à la couverture très efficace. On se disait donc que la morale avait bien évolué car il fut un temps où, c’est bien simple, on ne mettait pas les doigts dans le pot de confiture, car ça ne se fait pas, point barre. Puis vint le temps où si on les mettait et bien il suffisait simplement de ne pas se faire attraper et surtout de nier faute de preuves. L’étape suivante fut, en cas de flagrant délit, de plaider coupable et d’indemniser le propriétaire du pot de confiture. Aujourd’hui c’est devenu encore plus magistral, on nie en bloc avec la brigade d’avocats et on crée une fondation dont le but est la défense de la filière des confitures bio et la bienveillance pour nos frères fruits qui comme nos amis les animaux souffrent de la violence des industriels de la cueillette extensive. On se fait inviter à L’O.N.U et on se choppe l’audience d’un prix nobel et l’absolution qui va avec. Simple et efficace. Tout ça parce que ce gros nul d’ Adam s’est fait chopper  les doigts dans le petit pot de la reine des pommes, quelle histoire!