Richert, l’ambulance et la barbe à papa

C’est l’histoire d’un homme si inconsistant dans l’incarnation de sa fonction, si loin de ce qu’elle exige de présence et de vision, qu’on ne peut que s’interroger sur le sens de son parcours et se demander non seulement comment a-t-il a pu en arriver là mais surtout comment les autres ont-ils pu laisser faire ?

Car, après le feuilleton grotesque du maroquin de ministre invisible misérablement concédé comme au dernier des va-nu-pieds ayant mendié une miette de célébrité, après le fiasco du referendum sur le Conseil unique, la comédie de la réforme territoriale vire à la pantalonnade et laisse les alsaciens médusés de découvrir qu’ils ont confiés les clefs de la boutique à une girouette en costume de clown. Pétitionner, certes. Mais à quoi bon ? La pétition initiée par Rottner recueillerait-elle un million de signataires que les autistes qui cachetonnent, gravitent et pantouflent dans la sphère d’incompétence qu’est devenue l’hôtel de la région Alsace ne changeraient pas le cap d’un dixième de degré.
Le destin de Philippe Richert tient en trois syllabes : DE-MI-SSION. Et il doit être imposé en partage à toute la clique de demi-mous et trois quarts pseudos politicards que compte la région et qui depuis trop longtemps vont à la soupe parisienne dès que les maîtres agitent la clochette.

Valls non seulement se fout de nos élus mais il les méprise. Sa majorité leur coupe la parole à l’assemblée nationale, son opposition non seulement ne s’en émeut pas mais en rigole, trop contente de faire oublier ses embrouilles claniques, et lorsque j’interpelle le député de ma circonscription sur ce scandale au sein de l’hémicycle, il a certes la politesse élémentaire de me répondre mais sa réponse est d’un politiquement correct si convenu que c’en est à désespérer de la démocratie. Si mollement correct. Tout comme la tribune de Rottner dans “l’ami hebdo” de cette semaine, avec ses  accents faussement humbles d’appel au consensus et au bon sens. Valls se fout de vous, de votre bon sens offusqué, de votre région. Il ne sait même pas que vous existez ! Il ne bougera que lorsqu’il réalisera qu’en face de lui se trouvent des hommes et des femmes farouchement décidés, à même de contrecarrer ses plus hautes ambitions depuis longtemps clairement affichées.

Aussi procédera-t-il comme tout ambitieux : il commencera à écouter et à respecter. Cette règle est valable pour toute la bande d’énarques de tous bords, hollandais et autres qui se foutent de l’Alsace comme de la première paire de nichons qu’ils ont bien pu pelotter sous un pull. Vous avez bien lu pelotter, pas palper. Pelotter n’est pas palper mes chéris, car pour ce qui est de palper, ça palpe un énarque! Mais ça pelotte-il pour autant, en dehors de la laine pour les filles et du pays basque pour les garçons ? Finie la trêve, finies les politesses, finies les drôleries !

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Il y a des ambulances sur lesquelles il ne faut pas se poser de questions encombrantes et tirer sans hésitation, l’ambulance Richert est de celles là !

Les quatre pneus sont crevés, le réservoir est vide et le conducteur, à moitié ivre, n’a plus de points à son permis. Aussi la victime n’a t-elle aucune chance d’arriver aux urgences… Chirac avait bien raison de dire que la greffe de couilles ne prendrait jamais dans ce pays faute de donneur ! En avoir aujourd’hui serait, tous bords confondus, mettre en minorité l’éxecutif de cette région et le démissionner en faisant de la place pour ce que l’Alsace compte de vraies forces vives uniquement préocupées de l’avenir de leurs concitoyens et non de leurs carrières.

Il faut dégager Richert et toute sa clique avec autant de détermination que met cette petite  fille finlandaise à ingurgiter son immense barbe à papa sur le ferry qui nous mène du vieux Stockholm à une île proche en cette magnifique journée de juillet où je n’arrive pas à ne pas penser à ce qui se passe en Alsace.

Sais-tu comment on dit barbe à papa en finnois Philippe ? C’est bien ce que je pensais, tu ne sais pas grand chose en somme…

En fait tu devrais prendre des vacances. De vraies, d’authentiques et de très longues vacances. Offrir une barbe à papa à un de tes petits enfants et profiter de ce bonheur rare qu’est le sourire d’un enfant qu’une simple friandise rend heureux. Tu devrais partir, et ne jamais revenir.

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ON S’EN FOUT : C’est la fête de l’abricot à Dinsheim sur Bruche. Comment peut on présider aux destinées du tourisme en Alsace et n’avoir pour seule imagination pour la commune dont est la première élue d’organiser une fête de l’abricot ? Mystère…

ON S’EN CONTREFOUT : Alors qu’un enfant meurt de faim toutes les six secondes dans le monde, Buckingham Palace expose les jouets de leurs majestés quand elles n’étaient (déjà) que de sales petits têtards pourris de cadeaux somptueux afin , dixit le commissaire de l’exposition, ” de révéler leurs points communs avec tous les autres enfants”… Et dire que ces gens là ont coupé la tête d’un monarque cent ans avant nous…

ON S’EN MEGACONTREFOUT : Les pauvres chéris qui nous gouvernent auront pour la première fois moins de quinze jours de vacances … ah bon… parce qu’ils travaillent le reste de l’année ?

P.S : Pour ceux d’entre-vous que ça intéresse de savoir comment on dit barbe à papa en finnois, je suis à Barr, ce dimanche, rue des Arts.